La population suisse a parlé. Et très clairement: ce dimanche, elle s’est prononcé à 64,1% en faveur du mariage pour tous et à 64,9% contre l’initiative 99%. Des chiffres définitifs qui ne diffèrent pas vraiment des sondages d’avant votations. La participation s’élève à 52,6% pour le scrutin sur le mariage pour tous et à 52,2% pour l’initiative 99%.
Les résultats sont si clairs que tous les cantons ont dit «oui» au premier objet, comme ils ont tous dit «non» au deuxième. Dans la foulée de l’annonce des résultats définitifs, le Conseil fédéral a affirmé que le mariage pour tous entrera en vigueur dès le mois de juillet prochain.
En Suisse romande, le mariage pour tous a été largement accepté. C’est le canton de Vaud qui s’est montré le plus favorable (65%) alors que le Valais a été le moins enthousiaste, avec (quand même) 55,5% de «oui». Les résultats dans les cantons romands:
Olga Baranova, directrice de la campagne en faveur du mariage pour tous, interprète ce score comme un signal envoyé à la communauté homosexuelle, leur disant qu'ils sont égaux aux couples hétérosexuels, que leur amour a autant de valeur et qu'ils sont d'aussi bons parents.
Le conseiller national PLR neuchâtelois Damien Cottier, ouvertement gay, se confie, lui, sur Twitter:
2/2 La Suisse dit à tous les jeunes -et moins jeunes- LGBT: tu es normal et a égalité de droit et de dignité. C’est un message essentiel, qui va bien au-delà du mariage. Profonde reconnaissance au peuple suisse pour ce message de bienveillance 🤗 #mariagepourtous 🌈🇨🇭❤️ #CHvote
— Damien Cottier (@CottierDamien) September 26, 2021
Du côté des opposants au mariage pour tous, le vice-président de l’UDC Vaud, Yohan Ziehli, avertit sur la RTS:
L’initiative 99% de la Jeunesse socialiste s’est heurté à un «non» cinglant, aussi en Suisse romande. Aucun canton ne l’a approuvé. Même Genève, canton où la gauche fait généralement de bons scores, a dit «non» à plus de 58%. A noter que c’est le canton de Vaud qui s’est montré le plus favorable au texte, avec 52,4% de «non» seulement. A l’inverse, le Valais a été le plus sévère avec un refus dépassant les 70,9%.
Sur Twitter, la Jeunesse socialiste, à l’origine de l’initiative, réagit au clair «non» qui se dessine. En substance, elle estime que les forces progressistes ne se sont pas suffisamment mobilisées pour faire pencher la balance.
Am Abstimmungssonntag im Juni blieben die fortschrittlichen Kräfte zuhause, während die reaktionären stark mobilisierten. Morgen brauchen wir das Gegenteil!
— JUSO Schweiz (@JusoSchweiz) September 25, 2021
2x JA für Gleichstellung und Gerechtigkeit! #ehefüralle #99prozent pic.twitter.com/6dDupKdi3I
Elisabeth Schneider-Schneiter, conseillère nationale du Centre, affirme de son côté que «c’est bien que les initiatives socialistes extrêmes n'aient aucune chance en Suisse».
Gut, dass sozialistische Initiativen keine Chance haben. Um den Wohlstand zu bewahren, arbeiten wir in der CH miteinander und nicht gegeneinander. @Neinzu99prozent @Mitte_Centre https://t.co/MNRD7MbNjy
— Elisabeth Schneider-Schneiter (@Elisabeth_S_S) September 26, 2021
#vot21 #0PourcentDeRéflexion #100PourcentNuisible Une fois de plus, on constate que les citoyens ne se laissent pas influencer par la politique socialiste fondée sur la jalousie.
— sgv-usam (@gewerbeverband) September 26, 2021
Dans le canton de Neuchâtel, la population a rejeté à plus de 56,2% la loi sur la reconnaissance d’intérêt public des communautés religieuses. Le peuple pourra dès lors se prononcer à chaque fois qu’une de ces communautés désire être reconnue d’intérêt public.
Dans le canton de Fribourg, Isabelle Chassot, longtemps conseillère d’Etat et actuelle cheffe de l’Office fédéral de la culture a aisément piqué le siège du PS au Conseil des Etat. Face à elle, le socialiste Carl-Alex Ridoré, actuel préfet de la Sarine, a été incapable de rivaliser pour succéder à Christian Levrat, parti à la tête de la Poste. Isabelle Chassot rejoindra dès lors la jeune PLR Johanna Gapany à la chambre haute.
Par ailleurs, dans le canton d’Uri, la population a refusé à 68,5% d’abaisser l’âge minimum du droit de vote à 16 ans.