A Genève, une sous-commission parlementaire va tenter de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé dans le foyer spécialisé pour jeunes autistes de Mancy, établissement placé sous l'égide de l'Office médico-pédagogique.
Ouvert en juin 2018 à Collonge-Bellerive, le foyer spécialisé de Mancy accueille une dizaine de jeunes de 8 à 18 ans souffrant d'autisme ou de déficiences intellectuelles.
La sous-commission est composée par:
Comme l'a fait savoir lundi la commission de contrôle de gestion du Grand Conseil genevois, les trois élus devront enquêter sur les dysfonctionnements survenus dans le foyer. Leur rapport sera rendu public.
Lundi soir, dans l'émission «Forum» de la RTS, Anne Emery-Torracinta, la cheffe du Département genevois de l'instruction publique (DIP), a précisé avoir été informée des dysfonctionnements en mars 2021, et non en août 2020 comme l'ont affirmé certains médias. «Le département a toujours agi en temps et en heure.»
«Je tiens à faire toute la lumière sur ce qu'il s'est passé», a-t-elle poursuivi. «Le but de l'enquête est de comprendre comment on en est arrivé là, pourquoi il n'y a pas eu de dénonciation pénale immédiate, pourquoi des éléments étaient connus mais n'ont pas été transmis.»
L'établissement fait également l'objet d'une enquête externe, dont les conclusions sont attendues pour la fin du mois de février. Le Département de l'instruction publique, estimant disposer d'éléments pouvant être constitutifs d'une violation du devoir d'assistance et d'éducation, a en outre dénoncé l'affaire à la justice.
Une enquête du Temps et de Heidi.news, publiée la semaine passée, a fourni des détails sur les maltraitances qui seraient survenues au sein du foyer. Des enfants auraient été privés de nourriture, enfermés, projetés au sol, laissés dans leurs excréments ou encore traînés d'une pièce à l'autre par leurs vêtements.
Anne Emery-Torracinta a encore dit n'avoir vu aucun signe de maltraitance quand elle a visité le foyer, en automne 2019: «Il n'y avait pas d'enfants présents. Et de toute façon, s'il y avait des cas de maltraitance, ils ne me l'auraient pas dit comme ça.»
La cheffe du DIP s'est montrée confiante en l'avenir: «Beaucoup de choses ont été faites, il y a une nouvelle direction, de nouveaux collaborateurs. Les choses sont véritablement reprises en main.» (mbr/ats)