Suisse
Entreprise

Les employés de Selecta se croient dans une secte (vidéo)

Vidéo: watson

Les employés de Selecta se croient dans une secte, vidéo à l'appui

Un enregistrement circule actuellement parmi les collaborateurs de l'entreprise suisse de distributeurs de snacks. On y voit des personnes qui doivent réciter des croyances à la demande du patron.
26.09.2022, 10:52
Benjamin Weinmann / ch media
Plus de «Suisse»

L'entreprise suisse Selecta vend des bouteilles de Coca-Cola, des tartelettes de Linz et des chips – entre autres – à l'aide de distributeurs de snacks situés dans les gares et les aéroports. Dans les bureaux en revanche, on trouve des machines à café et des réfrigérateurs avec de la nourriture fraîche.

Une direction angoissante et sectaire

Seulement voilà: depuis un certain temps, le propriétaire de Selecta, la société américaine de private equity KKR, veut atteindre les chiffres noirs et faire entrer en bourse l'entreprise (qui a récemment connu des difficultés), et faire des bénéfices.

Pour ce faire, elle a nommé, il y a deux ans, le jeune manager allemand Christian Schmitz à la tête de l'entreprise, ainsi que Joe Plumeri, un ancien de Wall Street. Les deux hommes ont pour mission de redresser les affaires.

Christian Schmitz ist Chef der Snackautomatenfirma Selecta.
Christian Schmitz est à la tête de Selecta.image: zvg

Mais leur style de direction est source d'angoisse et de frustration pour le personnel, comme l'a récemment révélé la Schweiz am Wochenende. On dénonce une culture de la peur, dans laquelle les cadres sont constamment engagés et licenciés, et qui doivent être prêts à intervenir pratiquement 24 heures sur 24. Christian Schmitz veille également à créer une ambiance sectaire.

Par exemple? Il a rédigé un guide des dix commandements en anglais. Le titre? Selecta CULTure: principles, values and our path to Greatness (Selecta-CULTure: principes, valeurs et notre chemin vers la grandeur). On peut par exemple y lire les choses suivantes:

«Faire partie de Selecta, c'est comme faire partie d'un culte. C'est croire fanatiquement en ce que nous faisons et s'y engager totalement»
«Toute personne qui vient chez Selecta doit abandonner la culture d'où elle vient»
«Nous pensons que l'introduction de nouvelles cultures ne rend pas notre culture meilleure, mais qu'elle dilue plutôt ce que nous avons construit»

Lors de certaines réunions, les managers auraient dû réciter ces phrases, quasiment comme preuve d'identification, raconte un initié. Il témoigne:

«C'était tout simplement bizarre. Et en fait, ça pourrait limite être drôle si c'était pas sérieux»

Mais ça ne s'arrête pas là. Les critiques concernent également le Belief System de Christian Schmitz, qui résume ce en quoi on croit chez Selecta. Le chef d'entreprise explique:

«Ce Belief System est notre boussole, dans tout ce que nous faisons»

Et tout le monde doit s'y tenir, comme on le voit dans une vidéo qui circule actuellement parmi les employés de Selecta. Il provient d'une réunion virtuelle avec Christian Schmitz et le président, Joe Plumeri. Elle a eu lieu il y a quelques jours, et étaye les accusations de secte exprimées par de nombreux initiés dans la Schweiz am Wochenende.

La vidéo en question 👇🏻

Vidéo: watson
Ein Wall-Street-Mann, wie er im Buche steht: Joe Plumeri ist Selecta-Präsident.
Joe Plumeri est le président de Selecta.image: zvg

Dans ce qui ressemble à une présentation, Christian Schmitz montre les phrases du Belief System et demande à tous les auditeurs de la réunion en ligne de les réciter à voix haute avec lui. Joe Plumeri participe également à cet exercice. Tous ensemble, ils prononcent des phrases qui commencent par We believe (nous croyons). Il s'agit de fournir chaque jour à la clientèle des moments de bonheur et de créer des solutions innovantes pour des expériences joyeuses.

Selecta-Chef Christian Schmitz ist stolz auf sein «Belief System», das von Angestellten vorgetragen werden muss.
Le Believe System de Christian Schmitz.image: zvg

Christian Schmitz apporte toutefois une explication dans le Schweiz am Wochenende: après avoir frôlé la faillite, Selecta avait besoin d'une nouvelle culture. Il ajoute:

«Mais je comprends tout à fait qu'on puisse dire que c'est une pensée étroite et que ce notre rythme élevé ne convienne pas. Personne n'est obligé de travailler pour Selecta. Mais avec cette nouvelle culture, il n'y a pas de compromis possible»

Il y a quelques jours, le directeur financier a annoncé qu'il quittait l'entreprise après un peu moins de deux ans.

Der krisengesch
Le groupe Selecta est connu dans toute l'Europe pour ses distributeurs de snacks rouges et blancs.image: sda
L'incendie de la station supérieure de Glacier 3000
1 / 12
L'incendie de la station supérieure de Glacier 3000
L'incendie s'est déclaré lundi matin vers 4h30.
source: police cantonale vaudoise
partager sur Facebookpartager sur X
Hornbach ou le mystère des lettres volées
Video: watson
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
L'Université de Fribourg éjecte les communistes révolutionnaires
S'estimant trahi, le rectorat de l'Université de Fribourg destitue la Marxist Society, une association étudiante marxiste qui servait de tremplin à la création d'un Parti communiste révolutionnaire. Une décision tardive, alors que tout était clair dès septembre dernier. L'Université de Genève, pas moins touchée par ce phénomène d'entrisme, a pris une autre décision.

Invoquant la «liberté d’expression», les autorités cantonales et universitaires avaient donné leur accord à la tenue d’une «Ecole Lénine» le 24 février dans les locaux de l’Université de Fribourg. Il apparaissait clairement que cette formation au marxisme-léninisme participait d’une campagne de recrutement menée par un groupe d'extrême gauche du nom de l’Etincelle, en vue de la création, en mai, d’un Parti communiste révolutionnaire (PCR).

L’article