L'affaire de la claque, qui a secoué le monde éducatif vaudois il y a deux semaines au collège de Genolier, continue de défrayer la chronique. Sous le coup d'une enquête administrative du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture et d'une enquête pénale, après que les parents de l'ado giflé et blessé ont saisi la justice, l'enseignant avait été suspendu par son employeur. L'incident avait été révélé par 24 Heures. «La suspension est levée à partir de ce mercredi 22 septembre», nous a annoncé Yves Froidevaux, secrétaire général de la Société pédagogique vaudoise (SPV), syndicat qui défend l'enseignant. Le porte-parole du Département de la formation, Julien Schekter, a confirmé l'information à watson.
La décision de réintégration a été prise après une enquête menée par la Direction générale de l'enseignement obligatoire. Elle survient au moment où des parents d'élèves du collège envisageaient de lancer une pétition pour demander la réintégration de l'enseignant. «Il a reçu des dizaines de témoignages de soutien de ses collègues, de certains de ses élèves et de leurs parents. Il a été très touché par ces nombreux messages», a déclaré Yves Froidevaux. Le syndicaliste est également revenu sur les éléments ayant poussé le prof à perdre ses nerfs.
D'après nos renseignements, dans le cadre de la procédure pénale, l’enseignant a été entendu par la police samedi passé. Contacté par watson, l'intéressé a décidé de garder le silence. «Je préfère ne pas m'exprimer», a-t-il répondu avant de nous diriger vers son syndicat. La réintégration du prof a notamment fait réagir une maman d'élève. «Je suis contente d'apprendre que l'enseignant va pouvoir continuer à exercer son métier. Cette suspension était un mauvais signal envoyé aux élèves perturbateurs», a-t-elle réagi tout en précisant qu'elle ne cautionnait pas la claque.
Yves Froidevaux, lui, s'inquiète surtout de voir les conflits scolaires prendre, de plus en plus, des tournures judiciaires. «Depuis la rentrée, à notre connaissance, au moins trois plaintes ont été déposées par des parents contre des enseignants. Cette judiciarisation de l’école est particulièrement déplorable», a révélé le secrétaire général de la SPV. Pour éviter l'escalade dans l'espace scolaire en cas de conflit, il suggère «le renforcement de la médiation scolaire, avec des personnes formées spécifiquement à cette pratique».