Un an après l'approbation du congé paternité, une majorité de salariés n'ont le droit qu'au minimum légal. Les besoins des jeunes familles sont trop peu pris en compte, en particulier dans l'artisanat, les administrations cantonales et la santé, estime Travail.Suisse.
«Nous appelons les employeurs à informer leurs employés de leur droit au congé paternité», déclare le président de la faîtière syndicale Travail.Suisse Adrian Wüthrich, cité dans un communiqué diffusé jeudi. «Les pères doivent mieux connaître la possibilité de bénéficier de dix jours de congé pour la naissance de leur enfant», estime-t-il.
Selon les résultats de l'enquête «Baromètre Conditions de travail», menée par Travail.Suisse et la Haute école spécialisée bernoise auprès de 1413 personnes actives:
Les jeunes travailleurs en particulier ne sont pas satisfaits de sa durée.
Les différences sont parfois massives selon les branches, relève Travail.Suisse.
Le syndicat s'étonne par ailleurs que les employés cantonaux ne reçoivent presque partout que le minimum légal, contrairement à ceux des municipalités, qui bénéficient pour la plupart d'un congé plus long.
Des prestations généreuses sont offertes notamment dans l'informatique et de la communication, ainsi que par l'industrie pharmaceutique. Dans ces branches, la moyenne est de 30 à 31 jours de congé.
Travail.Suisse et ses fédérations rappellent par ailleurs avoir présenté en avril un avis de droit confirmant que le congé paternité doit, en règle générale, être ajouté aux dispositions des conventions collectives de travail (CCT).
La lutte doit également se poursuivre sur le plan politique. La conseillère nationale Greta Gysin (Verts/TI) a déposé deux motions au Parlement:
Pour rappel, les Suisses ont accepté le 27 septembre 2020 l'introduction d'un congé paternité avec 60.3% de «oui». Depuis le début de l'année, les pères ont le droit de prendre deux semaines de congés dans les six mois qui suivent la naissance de leur enfant. (ats/hkr)