La grève féministe aura lieu ce samedi 14 juin en Suisse. Que pensent les Suissesses du féminisme? Existe-t-il encore des inégalités dans le pays? Si oui, quels sont les secteurs les plus touchés? A quelques jours de la manifestation, 1385 femmes âgées de plus de 18 ans ont répondu à ces questions dans un sondage de MIS Trend pour Elle.ch. Et les réponses sont «surprenantes».
L'un des points sur lequel la majorité des femmes interrogées s'accorde – 9 participantes sur 10 – est le fait que les inégalités persistent bel et bien en Suisse. 93% des Romandes le pensent, contre 85% des Alémaniques.
Le monde professionnel est l'endroit où ces différences de traitement sont le plus présentes, comme le dénoncent en particulier les femmes âgées de 30 à 59 ans. En deuxième position se trouve la sphère familiale, où le déséquilibre est lié à la charge mentale et la répartition des tâches. Les retraites arrivent en troisième place, «reflet direct d’une carrière souvent hachée ou à temps partiel», explique le magazine.
Malgré le constat de ces inégalités, un paradoxe ressort du sondage:
Chez les plus âgées, 39% des femmes de 60 ans et plus se déclarent féministes, «une génération qui, peut-être, a connu les grandes mobilisations féminines des années 1970 et 1980».
Pour rappel:
Et de souligner que les Suisses romandes se reconnaissent plus dans cette notion que leurs voisines alémaniques (51% contre 33%). Une notion qui parle également plus aux femmes de gauche (61%), contrairement à celles qui se positionnent à droite (29%).
Parmi les sondées, 78% affirment n'avoir jamais participé à la grève féministe du 14 juin, une tendance homogène entre les tranches d'âge et les régions. Les femmes de gauche, cependant, se distinguent par leur engagement (39%), contrairement à leurs homologues de droite et du centre (13%). Plus de la majorité des participantes (65%) ne connaissent d'ailleurs pas ou peu le mouvement de la grève féministe, en particulier outre-Sarine.
Quant à l'impact de la manifestation, 34% estiment que des effets sont perceptibles, citant par exemple la prise de conscience collective et la visibilité des inégalités. En revanche, selon 57% des femmes interrogées, la grève féministe n’est pas efficace.
Pour l'édition de 2025, seules 3% prévoient de participer. En cause notamment? Un manque d’intérêt, de motivation ou simplement de temps. (ag)