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Ils pensent toucher 125 000 francs, mais se font tondre par le fisc

Deux frères lyonnais pensaient toucher un héritage de 125 000 francs, mais ils ont fini par passer à la caisse de chaque côté de la frontière.
Deux frères lyonnais pensaient toucher un héritage de 125 000 francs, mais ils ont fini par passer à la caisse de chaque côté de la frontière. image: shutterstock

Ils pensent toucher 125 000 francs, mais se font tondre par les fiscs suisse et français

Deux frères lyonnais ont fait les frais d'un manque d'harmonisation entre la Suisse et la France en matière de droits de succession. Pensant toucher un héritage de leur cousin suisse, ils ont tout perdu, et pire encore.
21.10.2022, 17:3121.10.2022, 19:02

Deux Français ont connu une terrible désillusion en matière d'héritage, nous apprend vendredi La tribune de Genève (TDG). En effet, deux frères lyonnais, Joel (67ans), et Patrick (72ans) ont reçu la somme de 125 000 CHF, léguée par un cousin suisse, décédé dans un EMS genevois voici quatre ans. Jusqu'ici, la situation est somme toute banale.

Le hic, c'est que l'héritage est disputé par les règles suisses et françaises. En effet, depuis 2015, aucune convention bilatérale n'est en vigueur pour harmoniser les droits de succession entre les deux territoires, et donc, les règles d'imposition. Résultat, les deux frères ont dû passer à la caisse des deux côtés de la frontière.

Et la note est salée. Comme le détaille la TDG, les deux frères ont réglé au fisc genevois 68 831 euros, et 75 088 euros au fisc français. Pour un total de taxes de 115%. Non seulement la fratrie n'a pas pu jouir d'un seul centime, mais ils ont également dû sortir 18 919 euros de leur propre poche. Pire, le fisc français leur a collé une amende de 600 francs, pour cause de... lenteur procédurale.

Litige fiscal

D'après la TDG, ce genre d'imbroglio fiscal n'est pas rare en raison du vide conventionnel existant entre la Suisse et la France pour éviter la double imposition en matière d'impôt sur les successions.

«A vrai dire, normalement, le fisc français déduit les droits de succession payés en Suisse de ses droits de succession. Sauf quand il s’agit d’avoirs bancaires détenus en France, ce qui est le cas ici»
La tribune de Genève

Joel, l'un des héritiers floués, a confié sa frustration à la TDG:

«Notre situation est injuste et insupportable. Nous subissons les désaccords entre la France et la Suisse, pourtant nos deux pays sont si proches et amis»
Joel Roux à la TDG

Dans l'espoir de trouver un compromis plus acceptable, il a adressé son cas aux 577 députés de l’Assemblée nationale, à Paris, et a obtenu quatre retours.

(jod)

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