Suisse
Fribourg

Sorens: un Fribouregois condamné pour avoir tué deux hommes

Un Romand condamné pour avoir tué deux hommes suite à une arnaque de tracteurs

Un paysan a été condamné à la prison à vie pour avoir tué un père et son fils. Le crime a été considéré comme d'une rare sauvagerie dans l'histoire judiciaire fribourgeoise. Récit.
01.03.2023, 15:34
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Le Tribunal pénal de la Gruyère a condamné à la prison à vie l'agriculteur de 33 ans accusé d'avoir tué un père et son fils en mars 2020 à Sorens. Les deux Macédoniens étaient venus lui réclamer l'argent versé pour l'achat de trois tracteurs d'occasion jamais livrés.

La condamnation, sans sursis, a été prononcée mercredi à Granges-Paccot (FR) par la présidente Frédérique Bütikofer Repond. Le dispositif retient:

  • Le double assassinat, avec un mobile odieux accompli sans scrupules.
  • L'abus de confiance.
  • L'escroquerie.
  • L'atteinte à la paix des morts.
  • L'acte d'ordre sexuel avec enfants.
Devant la violence du double assassinat, le Tribunal p
Sorens, dans le canton de Fribourg, a été le théâtre de ce fait divers sordide.Image: sda

Il s'est passé quoi?

Le drame, survenu au soir du 24 mars 2020, s'est joué à huis clos: quatre coups de feu, des victimes, deux Macédoniens du Nord résidant de longue date dans le canton de Vaud, à Cugy, un père et un fils, âgés de 47 ans et 23 ans, qui tentent de s'enfuir en rampant avant d'être jetés dans une fosse à purin. La présidente comment, en décrivant l'auteur:

«Sang-froid, froideur et maîtrise de soi»

Le jugement suit le réquisitoire du Ministère public. Ce dernier a souligné, lors d'un procès tenu sous très haute tension, un crime d'une rare sauvagerie dans l'histoire judiciaire fribourgeoise, commis qui plus est par un individu sain d'esprit.

Un tueur bien préparé

Sur la base d'éléments matériels tirés de l’instruction, échanges de messages et appels téléphoniques, le procureur Marc Bugnon a estimé que la tuerie découlait de la seule volonté de l'accusé. C'est l'impossibilité de livrer les tracteurs et les 34 000 francs reçus, mais déjà dépensés qui ont motivé l'achat d'un fusil.

Selon le procureur, se fondant sur la préparation «méticuleuse» du crime, l'agriculteur a décidé d'emblée de tuer les Macédoniens, de sang-froid:

«Les victimes ont été massacrées, criblées de grenaille puis défigurées à coups de canon et de crosse, avec une violence telle que l’arme s’est brisée.»
Le procureur

Un état de «défense excusable»

L’avocat de la défense Alexandre Dafflon a tenté, dans sa plaidoirie, de redonner un peu d'humanité au prévenu, en relevant son comportement exemplaire à Bellechasse. Il a insisté sur le parcours professionnel difficile de son client, arrivé à l'âge de 30 ans sans diplôme, «exploité» par son père.

Le défenseur a repris à son compte le scénario de victimes qui se seraient montrées intimidantes et agressives à l'égard de l'accusé, en proférant des propos salaces à l'égard de son amie. Il a demandé une peine de 9 ans de prison, en s'appuyant sur le fait que le tueur aurait agi dans un état de «défense excusable».

Aux origines du drame, trois tracteurs

Le drame trouve son origine dans une vente de tracteurs jamais concrétisée. A la peine financièrement, le prévenu, qui travaillait depuis 10 ans sans salaire véritable dans l'exploitation familiale, devait livrer les véhicules aux Macédoniens qui avaient déjà réglé la facture.

Mais, prétextant un retard d'immatriculation lié à la crise sanitaire, l'accusé n'avait pas livré les engins. Et pour cause: ils n'étaient pas à lui. Quant à l'argent encaissé, il l'avait dépensé pour acheter notamment un cheval à sa petite amie et le fusil de chasse qui allait servir aux exécutions.

Pour solder le litige, un rendez-vous a été fixé dans un chalet isolé à Sorens, appartenant à la famille de l'agriculteur. Là, les choses ont dégénéré. Le prévenu a dit que le père l'aurait projeté au sol. Il a tiré ensuite sur les deux individus, les mettant à terre.

Puis, à court de munitions, l'accusé les a violemment frappés à la tête avec sa crosse. Il a alors placé les corps dans un filet à foin lesté d'une plaque d'égout, puis les a jetés dans la fosse à purin qu'il avait pris soin d'ouvrir avant l'arrivée des victimes, prouvant la préméditation.

Il avoue tout

Selon ses dires, le prévenu a vu des bulles remonter à la surface. L'autopsie a montré effectivement que le père de famille vivait encore à ce moment-là. Par la suite, l'agriculteur a cherché à cacher toutes traces de son double crime et à se constituer un alibi.

L'homme a envoyé des SMS à son amie et s'est confectionné une fausse quittance signée d'une des victimes. Redescendant de l'alpage, il a repris sa vie comme si de rien n'était jusqu'à son arrestation le lendemain soir. Ses aveux ont suivi presque immédiatement.

L'avocat de la défense a indiqué que son client devrait faire appel. Au-delà, les détenus condamnés à perpétuité peuvent solliciter une libération conditionnelle après 15 ans. (jah/ats)

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