Des parents de l’école primaire genevoise Carl-Vogt n’en ont pas cru leurs yeux. La semaine dernière, ils ont reçu un questionnaire à choix multiples les invitant à répondre sur une base volontaire à des questions intimes se rapportant à leur(s) enfant(s) scolarisé(s) dans cet établissement situé sur la rive gauche du Rhône.
Voici les questions posées dans ce QCM s’adressant, entre autres, à des parents ayant des enfants âgés de 5 ou 6 ans:
«Avec quel genre votre enfant s’identifie-t-il/elle?
«Quel était le sexe de votre enfant à la naissance?
Ce questionnaire fait partie d’une recherche menée par la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève (UNIGE). Il s’agit d’une étude portant sur «le fonctionnement proactif de la mémoire de travail en dessous et au-dessus de 7 ans».
Qu’est-ce que cela recouvre? La directrice de l’école primaire Carl-Vogt, Fabienne Gianinazzi, jointe par watson, ne le sait pas exactement.
Ce parent d’un enfant de 5 ans scolarisé à l’école primaire Carl-Vogt estime qu’«on a affaire ici à un questionnaire intrusif et vicieux». Intrusif en ce qu’«il s’immisce dans l’intimité de l’enfant, partant, dans celle des parents». Vicieux parce qu’«il pousse les parents à questionner l’enfant sur des aspects de sa personnalité qui lui appartiennent, qu’il n’y a pas lieu de déranger à cet âge-là et probablement pas plus tard non plus, du moins dans un cadre scolaire.»
Ce parent, en l’occurrence un père, trouve «particulièrement déplacée, le mot est faible, la question "Quel était le sexe de votre enfant à la naissance?", comme s’il allait de soi qu’il a pu en changer entre sa naissance et ses 5 ans». Ce père ajoute:
Ce parent d’élève indique à watson qu’un groupe WhatsApp de parents mécontents s’est créé suite à la distribution de ce questionnaire.
Nous avons joint par téléphone la professeure d’université responsable du projet de recherche comprenant le QCM décrié. Elle n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Nous avons transmis lundi après-midi des questions relatives au QCM au Département de l’instruction publique (DIP) et à sa cheffe, Anne Hiltpold. Nous attendons leurs réponses. La conseillère d’Etat libérale-radicale est intervenue il y a une dizaine de jours pour couper court à une initiative prise par l’école primaire genevoise de Lully, qui consistait à transformer la fête de mères et des pères en «fête des gens qu’on aime».
La ministre de centre-droit fait face à d’indéniables défis sociétaux au sein de son département.