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Genève: des parents indignés par un questionnaire sur le genre

Des eleves de 4eme annee primaire, 4P, de 7-8 ans suivent a l'aide d'une tablette un cours dans la classe de l'enseignante Line Moita, gauche, d'education numerique de l'ecole ...
Une école primaire. Photo d'illustration.Image: KEYSTONE

«Quel était le sexe de votre enfant à la naissance?» Des parents romands furieux

Des parents d'élèves d'une école primaire genevoise s'opposent à un questionnaire leur demandant de répondre sur le genre et le sexe de leurs enfants, y compris ceux ayant moins de 7 ans.
29.04.2024, 20:2630.04.2024, 01:10
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Des parents de l’école primaire genevoise Carl-Vogt n’en ont pas cru leurs yeux. La semaine dernière, ils ont reçu un questionnaire à choix multiples les invitant à répondre sur une base volontaire à des questions intimes se rapportant à leur(s) enfant(s) scolarisé(s) dans cet établissement situé sur la rive gauche du Rhône.

Voici les questions posées dans ce QCM s’adressant, entre autres, à des parents ayant des enfants âgés de 5 ou 6 ans:

«Avec quel genre votre enfant s’identifie-t-il/elle?

  • Fille
  • Garçon
  • Autre. Veuillez spécifier:…
  • Je préfère ne pas répondre»

«Quel était le sexe de votre enfant à la naissance?

  • Fille
  • Garçon
  • Autre. Veuillez spécifier:…
  • Je préfère ne pas répondre»
Le questionnaire distribué aux parents de l'école primaire Carl-Vogt à Genève.
Le questionnaire distribué aux parents de l'école primaire Carl-Vogt à Genève.

Ce questionnaire fait partie d’une recherche menée par la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève (UNIGE). Il s’agit d’une étude portant sur «le fonctionnement proactif de la mémoire de travail en dessous et au-dessus de 7 ans».

Qu’est-ce que cela recouvre? La directrice de l’école primaire Carl-Vogt, Fabienne Gianinazzi, jointe par watson, ne le sait pas exactement.

«Nous recevons régulièrement des études transmises par Uni Mail, l’université géographiquement toute proche de notre établissement. Je n’étais moi-même pas au courant du contenu de ce QCM. Ce que je sais, c’est que sa distribution dans notre école comme peut-être dans d’autres a été approuvée par la direction générale de l’enseignement obligatoire, la DGEO.»
Fabienne Gianinazzi, directrice de l’école primaire Carl-Vogt

«Intrusif et vicieux»

Ce parent d’un enfant de 5 ans scolarisé à l’école primaire Carl-Vogt estime qu’«on a affaire ici à un questionnaire intrusif et vicieux». Intrusif en ce qu’«il s’immisce dans l’intimité de l’enfant, partant, dans celle des parents». Vicieux parce qu’«il pousse les parents à questionner l’enfant sur des aspects de sa personnalité qui lui appartiennent, qu’il n’y a pas lieu de déranger à cet âge-là et probablement pas plus tard non plus, du moins dans un cadre scolaire.»

Ce parent, en l’occurrence un père, trouve «particulièrement déplacée, le mot est faible, la question "Quel était le sexe de votre enfant à la naissance?", comme s’il allait de soi qu’il a pu en changer entre sa naissance et ses 5 ans». Ce père ajoute:

«Je ne nie pas que des enfants naissent avec un sexe indéterminé, et je respecte tout à fait cet état de choses et la difficulté posée par une telle situation. Mais ce n’est pas cette particularité-là qui est questionnée dans le QCM qui nous a été transmis. Ce que ce QCM nous incite à faire, c’est à questionner nos enfants de 5 ou 6 ans sur leur ressenti de genre en rapport avec leur sexe, avec le risque que cela les déstabilise. C'est une initiative tout à fait malvenue.»

Ce parent d’élève indique à watson qu’un groupe WhatsApp de parents mécontents s’est créé suite à la distribution de ce questionnaire.

«Nous sommes assez fâchés, je ne vous le cache pas»
Le père d'un élève de 5 ans

Nous avons joint par téléphone la professeure d’université responsable du projet de recherche comprenant le QCM décrié. Elle n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Nous avons transmis lundi après-midi des questions relatives au QCM au Département de l’instruction publique (DIP) et à sa cheffe, Anne Hiltpold. Nous attendons leurs réponses. La conseillère d’Etat libérale-radicale est intervenue il y a une dizaine de jours pour couper court à une initiative prise par l’école primaire genevoise de Lully, qui consistait à transformer la fête de mères et des pères en «fête des gens qu’on aime».

La ministre de centre-droit fait face à d’indéniables défis sociétaux au sein de son département.

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