Genève a vu un doublement des consommateurs de crack entre 2021 et 2022, indique lundi le département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS).
Cette hausse spectaculaire de consommateurs de crack est liée «à l'arrivée de fabricants-trafiquants», avec pour résultat une drogue facilement accessible à un prix bas jamais connu auparavant: «10 francs la taffe», précise le DSPS.
Résultat: Genève est la ville romande qui compte le plus de passages pour crack dans sa salle de consommation, soit quelque 17 066 en 2022. Ce qui correspond à une moyenne de 47 passages par jour. Les autorités se disent inquiètes:
Le crack peut détruire rapidement la personne qui en inhale. Une étude de la direction générale de santé a permis de mieux cerner le profil des consommateurs de cette drogue:
Les besoins fondamentaux des consommateurs de crack, comme boire, manger et dormir sont rapidement et sévèrement affectés, poursuit le DSPS. L'état de santé de ces personnes se péjore avec un épuisement général, un isolement social et une forte marginalisation.
L'étude a également déterminé que le crack disponible sur Genève était d'une grande pureté. Le produit de coupage le plus répandu était la phénacétine, un analgésique dangereux et toxique pour les reins.
En outre, l'étude montre que parmi les usagers du crack, il existe de nombreux consommateurs occasionnels. Les personnes ayant recours à cette drogue consomment en moyenne 2,5 autres substances de manière concomitante: «Le constat d'une consommation occasionnelle vient contrecarrer l'idée que le crack induit automatiquement une consommation impulsive et compulsive».
Pour faire face à l'afflux de consommateurs, des mesures ont été prises par les autorités genevoises. Ainsi, le matériel de consommation de crack est désormais pris en charge pour réduire les risques. Un dispositif de «Sleep-in» a également été installé au sein du local de consommation Quai 9, près de la gare de Cornavin. (ats/asi)