«Nous sommes les témoins d’un changement d’époque qui ébranle et modifie», écrit la ministre de la défense Viola Amherd en préambule du rapport annuel du SRC. Le conflit impose à l'Europe et à la Suisse de repenser la politique de sécurité.
La guerre a entraîné beaucoup de changements inédits, résume le rapport du SRC:
La Genève internationale reste au cœur des activités d'espionnage international en Suisse. Plusieurs Etats européens ont expulsé des officiers du renseignement russes. Moscou pourrait déployer ses effectifs dans des Etats qui n'ont pas procédé à des expulsions, comme la Suisse et particulièrement la Genève internationale.
Par conséquent, les activités d'espionnage à Genève devraient y être encore plus nombreuses qu'actuellement, indique le rapport.
La Suisse doit également se préoccuper de la sécurité de l’approvisionnement, tout en gérant aussi les mouvements de réfugiés, les activités d’influence et les cyberattaques.
Dans son rapport annuel, le SRC note également le renforcement de l'extrémisme violent durant la pandémie. Il estime toutefois que ce milieu devrait s'apaiser avec la fin de la crise.
En 2021, 202 événements ont été observés dans le domaine de l’extrémisme de gauche violent et 38 dans celui de l’extrémisme de droite violent. Contrairement à l'extrémisme lié au Covid-19, les extrémismes de gauche et de droite devraient se renforcer. Les violences devraient augmenter surtout en lien avec des confrontations entre les deux blocs.
Pour le SRC, la menace terroriste en Suisse reste élevée. Le scénario le plus probable en Suisse est actuellement celui d’un acte de violence commis par un auteur isolé et inspiré par le djihadisme selon un mode opératoire très simple.
Le conflit à l'est de l'Europe et la pandémie de coronavirus n'ont toutefois fait que renforcer des tendances politico-sécuritaires existantes. L'ordre mondial est déjà marqué par la rivalité stratégique entre les Etats-Unis et la Chine.
Le partenariat anti-occidental entre la Chine et la Russie est devenu plus étroit. Le phénomène pourrait se renforcer avec la césure de février 2022.
Le monde se scinde en deux sphères d'influence, l'une américaine, l'autre chinoise. Les réponses communes aux défis globaux que sont le terrorisme, la prolifération nucléaire, les pandémies ou encore le changement climatique sont de plus en plus difficiles en raison de ces confrontations entre blocs. (ats/asi)