Vivre dans un appartement trop grand pour soi, c'est comme rouler en 4x4 ou s'envoler pour les Maldives en jet privé: C'est pas bon pour l'environnement. Depuis 1980, la surface des apparts des Suisses est passée 32m2 à 46m2.
Trois chercheuses de l'EPFL se sont demandé ce qui se cachait derrière cette conquête de mètres carrés.
Vous ne le saviez peut-être pas, mais le logement représente, en Suisse, la deuxième source de consommation d’énergie et de production de CO2, juste derrière les transports.
Considérant notre rythme de croissance, il faudra encore et toujours construire de nouveaux logements sur de nouvelles parcelles de terre, loin des centres-villes.
La Confédération a ainsi lancé, en 2017, un «Programme National de Recherche» visant à protéger les ressources, y compris celles du logement.
Claudine Karlen, Anna Pagani et Claudia Binder ont réfléchi à la manière de remédier à ce besoin croissant d'espace. Pour leur étude, publiée dans le Journal of Housing and the Built Environment, les chercheuses ont notamment récolté 968 témoignages de locataires et les données de 10 000 logements.
40% des locataires interrogés vivaient dans un appartement plus grand que le précédent, même si la taille du ménage avait diminué. Paradoxal? Un peu.
De plus, en cas de déménagements, seules 25% des personnes questionnées seraient d'accord d'aller dans un appartement plus petit si la taille du foyer diminuait.
Pourquoi les gens sont-ils si peu enclins à envisager un appartement plus petit, qui correspondrait pourtant peut-être davantage à leurs besoins? Parmi les raisons évoquées:
Autre motif évoqué: Le symbole de statut que procure la taille, c'est-à-dire le statut social reflété par notre appartement. Ben oui, comme la grosse voiture ou le jet-privé.
Pour inciter les locataires à opter pour du plus petit, l'équipe propose plusieurs solutions:
Les résultats de cette recherche ont été introduits dans un modèle numérique à destination des propriétaires de coopératives ou de parcs immobiliers. Il permettra d'explorer l'efficacités des mesures prises pour réduire l'empreinte écologique du logement et de tenir compte des fonctions désirées par les locataires.
Concernant le problème d'ego de choisir plus petit, Anna Pagani suggère que les médias, les architectes et les designers fassent la promotion de logements «durables» de petite taille qui garantissent une haute qualité de vie. Comme quoi, plus c'est petit, plus c'est sexy. (ats/mb)