Le Tribunal pénal de la Broye s'est penché, mardi, sur le cas d’un pyromane âgé de 25 ans ayant provoqué une dizaine d’incendies, dans la région, durant l'été 2017. Ses actes ont entraîné la mort de 79 animaux de rente et des centaines de milliers de francs de dégâts.
Le procès de cet homme, qui a arboré jusque-là un visage fermé, se poursuit jusqu'à mercredi. Le verdict pourrait tomber le 28 juin.
Ce jeune homme est jugé pour avoir allumé une dizaine d’incendies dans la Broye entre le 9 juillet et le 5 août 2017. Il les nie tous, à une exception près.
Selon l'acte d'accusation, il a:
A l’issue d’une enquête de trois ans, l’accusé a été confondu par son téléphone portable, qui a montré des activités physiques en pleine nuit au moment de plusieurs incendies, mais aussi par divers témoignages, des traces ADN ainsi que des images de vidéosurveillance.
Le prévenu avait d’abord accusé à tort deux de ses connaissances d’être à l’origine des feux. Des circonstances qui allongent la liste de ses chefs d'accusation. Ce Vaudois, originaire de Langnau (BE), est donc prévenu:
Les actes, dont est accusé le jeune homme, se montent en centaines de milliers de francs, mais ils ont surtout provoqué la mort de:
Ce bilan aurait pu être plus grave sans l’intervention des pompiers qui, lors du premier incendie, avaient évacué les 28 personnes vivant dans l'immeuble du prévenu.
Quelques-unes des victimes de l'incendiaire présumé ont témoigné mardi. Certaines ont parlé de leurs enfants hantés par des cauchemars récurrents, comme ce jeune papa qui a raconté que son garçon de 4 ans se réveillait chaque nuit à 2h50 depuis le drame.
Un paysan a évoqué pudiquement «le traumatisme de voir un outil de travail, bâti par ses parents et grands-parents, partir en fumée en une nuit». Une femme a confessé débrancher toutes les prises avant de quitter son domicile, ne plus pouvoir toucher une allumette et être angoissée par les alarmes.
Deux expertises psychiatriques ont été diligentées à l'encontre du pyromane. La première a mis en lumière des troubles envahissants du développement, une tendance pathologique à allumer des feux, des troubles mentaux et des troubles du comportement dus à la consommation d’alcool.
Selon ce document, la responsabilité du pyromane était moyennement diminuée au moment des faits et les risques de récidives sont modérés.
Selon les experts, bouter le feu serait devenu l’ultime recours du prévenu pour soulager ses tensions internes, nées notamment d'un conflit relationnel avec son amie.
La seconde expertise a conclu à des troubles mixtes de la personnalité à traits immatures et dyssociaux. Elle a aussi mentionné des carences intellectuelles à la limite du retard mental ainsi que des comportements s’approchant de la psychose lors d'un stress important. (jah/ats)