Huit ans après son dernier rapport, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) est sans équivoque: l'activité humaine a réchauffé l'atmosphère.
Selon les scientifiques, de nouveaux modèles et de nouvelles méthodes permettent de mieux comprendre l'influence humaine sur le climat. Et le résultat est indiscutable. «C'est un fait établi, les activités humaines sont à l'origine du changement climatique » a commenté la climatologue et coprésidente du Giec, Valérie Masson-Delmotte, lors de la conférence de presse.
Du dôme de chaleur au Canada en passant par les incendies en Grèce et aux inondations en Chine, le changement climatique est actuellement ressenti simultanément dans le monde entier.
«Le changement climatique affecte déjà toutes les régions de notre planète. Chaque fraction supplémentaire du réchauffement affectera les régions de multiples manières» souligne Panmao Zhai, coprésident du Groupe de travail I du Giec.
Le Giec a également mis en place un atlas interactif avec les données utilisées dans le rapport pour comprendre ce que signifie le changement climatique dans le monde.
D'après Panmao Zhai, coprésident du Groupe de travail I du Giec, les activités humaines contribuent à rendre les événements climatiques extrêmes.
Avec des températures qui vont continuer d'augmenter, la glace de mer estivale au sommet de l'océan Arctique disparaîtra entièrement au moins une fois d'ici 2050, selon le scénario le plus optimiste du Giec.
Le CO2 est le principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique. Le rapport souligne qu'il existe une relation presque linéaire entre l'augmentation de la température et la quantité d'émissions de CO2 dans l'atmosphère.
Chaque tonne de CO2 que nous envoyons dans l'atmosphère augmente la température globale de la planète. Cela signifie que le seul moyen de limiter le réchauffement climatique est d'atteindre 0 émission nette de C02 à l'échelle mondiale.
Le rapport se concentre également sur un autre gaz, le méthane, qui contribuerait également au réchauffement climatique. Selon Sandeep Sengupta, le méthane est un polluant climatique à courte durée de vie, mais a un potentiel de réchauffement planétaire beaucoup plus élevé que le CO2, et est donc important à contrôler aussi.
Aux vues des résultats de ce rapport, chaque nation est maintenant invitée à présenter à la COP26 de Glasgow de nouveaux plans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ces propositions devront entre autres limiter le réchauffement mondial à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels, l'ambition première de l'accord de Paris sur le climat.
Selon Sandeep Sengupta, si nous réduisons nos émissions de manière ambitieuse, immédiate et soutenue en suivant les recommandations du Giec, il est fort probable que nous pourrons maintenir la limitation de l'augmentation de température à 1,5°C. Et si nous le faisons, la probabilité des pires scénarios climatiques commencera à diminuer.
Selon Christian Lüthi, Directeur de l’Alliance climatique Suisse, la Suisse n’est pas bonne élève du tout. «Avec le refus de la loi CO2, il y a maintenant un grand besoin de prendre de nouvelles mesures et que ces mesures soient plus ambitieuses», commente Christian Lüthi.
D'après lui, la place financière helvétique est un important levier du changement climatique. Les politiques doivent agir pour réduire les émissions directes de la Suisse, mais aussi pour s'assurer que le secteur financier arrête de soutenir les industries du charbon, du pétrole et du gaz et qu'il augmente sa contribution aux énergies renouvelables et pour la transition vers une société zéro carbone.
Cependant, le rapport du Giec assure qu'il n'est pas trop tard pour éviter le pire. «Il est temps de prendre des mesures visant à décarboner notre économie et notre vie quotidienne au plus vite possible», confirme Christian Lüthi.