À Londres, presque toutes les mesures contre le Covid ont été levées. Plus besoin de travailler à domicile, ni de respecter les distances sociales. Le masque, lui, est l'une des seules mesures encore en vigueur dans les établissements de santé et dans les transports publics, alors que ce n'est plus le cas dans le reste du pays.
En Suisse, le télétravail et la quarantaine-contact ont été supprimés le 3 février dernier et le Conseil fédéral prendra une décision au sujet de la levée de toutes les mesures mercredi prochain. A quoi ça peut bien ressembler une «vie d'avant»? On a demandé à quatre Suisses qui sont sur place de nous en offrir un aperçu. 👇
«Je crois que ce n'est pas aussi sexy que l'on croit», nous balance d'emblée Matthieu.
Pour Thomas, «c’est plus ou moins un retour à la normale, mais ce n’est plus la même chose». Même si les rues sont de nouveau bondées et que la plupart des commerces, bars, restaurants et boîtes de nuit sont ouverts, c'est le mode de vie qui semble avoir changé.
Et tout n'est pas terminé pour autant: porter le masque dans les transports publics et s'isoler quand on est malade sont des comportements qui ne faisaient pas partie de la vie, avant la pandémie. En Angleterre, il faut encore officiellement s'isoler dès qu'on a des symptômes, avec la possibilité de mettre fin à cet isolement après cinq jours et deux tests rapides négatifs. (Sans tests, la période d'auto-isolement reste de dix jours complets.)
S'isoler quand on est malade? «Je pense que c'est utile pour réduire les contaminations, mais c'est chiant. Cela dit, si Boris Johnson enfreint les règles, je devrais peut-être le faire aussi» s'amuse Thomas.
Pour Tiago, uniquement de passage, c'est différent: «J'ai pu retrouver une sensation de liberté par rapport à la Suisse. Plus besoin de se préoccuper d’avoir un masque sur soi et de contrôler que le passe Covid est à jour. Pour les restaurants et sorties, c’est beaucoup plus simple».
Un des grands changements, c'est le port du masque: «Tu peux te promener et rentrer dans un magasin sans être masqué. Il n’y plus de "mince j’ai oublié mon masque à la maison!"». Et ça fait du bien».
Même s'il n'est plus obligatoire (en dehors des transports publics ou des lieux de santé), le masque est encore énormément porté, surtout dans les lieux exigus. Si au début, il était lié à la peur du virus, aujourd'hui il peut signifier autre chose: «Dans les bons restaurants, le personnel continue de porter le masque. C'est une forme de respect pour les clients, je pense», raconte Matthieu.
Tiago, qui était de passage à Londres, espère que la Suisse fera le même choix que l'Angleterre la semaine prochaine: «Ici en Suisse on fait encore très attention, mais là-bas, plus du tout. A Londres, je n'ai jamais porté le masque et le métro était toujours bondé. Quand je suis rentré en Suisse, je me suis fait tester par sécurité et j'étais négatif.»
Rappelons qu'en Angleterre, depuis le 27 janvier, il n'est plus obligatoire de présenter un passe sanitaire dans les bars, restaurants et discothèques. Mais, sur base volontaire, certains lieux peuvent encore exiger une preuve de son statut vaccinal.
Faire comme si le Covid n'avait jamais existé? Impossible selon nos interlocuteurs. Certains auront toujours un masque dans la poche, au cas où, quand d'autres respecteront les distances sociales, par précaution. Si la plupart des bars et restaurants sont ouverts, certains ont également disparu à cause de la crise.
Enfin, Tiago est optimiste, même si le Covid restera gravé dans son esprit. «Je ne pense pas qu’on va oublier ces deux années de galère, car elles font partie de l’Histoire. Mais une fois qu’on aura retrouvé une vie normale, on va vite passer à autre chose».