Les tensions auteur du projet de géothermie profonde à Haute-Sorne, dans le canton Jura, sont encore montées d'un cran. Le ministre de l'Environnement David Eray a indiqué, mercredi, devant le Parlement faire l'objet de menaces de mort. Le magistrat a fait cette déclaration en réponse à la question d'un député sur ce projet controversé.
«A titre personnel, je ne tiens pas à vous répondre, car je fais l'objet en ce moment de menaces visant mon intégrité, respectivement de menaces de mort», a déclaré le ministre au député socialiste Pierre-André Comte:
Le ministre de l'Environnement a précisé que le procureur général avait été informé et qu'il prendra les «mesures nécessaires». Il a juste répété que la priorité du Gouvernement jurassien sur ce dossier était la sécurité de la population.
Le ministre PCSI n'a donc pas répondu à la question orale en raison des menaces de mort qu'il a reçues lundi, attitude qui a provoqué le mécontentement de l'auteur de l'intervention parlementaire. Pour le socialiste Pierre-André Comte, un député doit obtenir une réponse à ce qu'il demande au gouvernement.
Malgré les assurances du Gouvernement et des promoteurs sur la sécurité, les opposants exigent l'abandon de ce projet. Depuis des mois, les lettres de lecteur et les messages sur les réseaux sociaux se multiplient pour dénoncer ce projet clivant.
Fer de lance de l'opposition, l'association Citoyens responsables Jura (CRJ) a condamné «avec la plus grande fermeté ces menaces». Elles sont absolument inadmissibles et doivent être sanctionnées par la justice pénale - si leur existence est établie", écrit CRJ dans un communiqué.
Preuve du climat tendu, plusieurs dizaines de sympathisants de CRJ avaient accueilli les élus à l'entrée du Parlement avec des pancartes. Le législatif devait élire un député pour intégrer le comité de patronage pour le projet de Haute-Sorne, mais le bureau a finalement décidé de reporter ce point de l'ordre du jour.
Sur le site de forage situé dans un champ à la sortie de la commune de Glovelier, la phase d'exploration a débuté. Il s'agit de travaux préparatoires en vue d'une campagne de mesures géophysiques destinées à renforcer la sécurité grâce à la connaissance du sous-sol.
Seule la phase exploratoire est autorisée. Le gouvernement procédera à une nouvelle décision à l'issue de cette étape. La construction de la place de forage est prévue cet automne. Si le projet se poursuit, la production d'énergie devrait intervenir à l'horizon 2028-2029, selon le calendrier la société Geo-Energie Suisse. (jah/ats)