Un exercice démocratique inédit pour Moutier en ce dimanche 13 février. La ville doit remplacer les 13 élus antiséparatistes du législatif qui ont démissionné après le vote sur le transfert de la ville dans le canton du Jura. Le corps électoral pourra choisir parmi quelques 4400 candidatures. Mais elle se passe comment, cette élection?
Les élus sont en principe tenus d'accepter le mandat, sauf s'ils font valoir un juste motif de dispense. Ceux qui acceptent ne pourront pas intégrer des groupes parlementaires ni les commissions: ils n'ont pas été élus sur une liste.
Si l'organisation du scrutin a été relativement simple, il en a été autrement du dépouillement, qui a débuté à 08h30 avec les bulletins de vote par correspondance. Une équipe d'une trentaine de personnes a spécialement été affectée à cette tâche.
La chancellerie a mis en place un dispositif informatique spécial pour permettre la saisie des noms. Les autorités ont demandé aux électeurs d'être le plus précis lors de l'inscription des noms des candidats en indiquant l'âge ou la profession pour éviter les confusions en cas d'homonymie.
Il n'y a pas eu de véritable campagne électorale à Moutier. Les partis autonomistes, majoritaires au Conseil de Ville, n'ont pas officiellement présenté de candidats pour tenir compte de la représentativité des diverses sensibilités de la population. Mais ils n'ont pas caché qu'il y avait des sympathisants motivés par cette fonction.
Les partis des élus démissionnaires, PLR, UDC et PSJB, n'ont pas non plus fait de campagne et n'ont pas cherché à placer des candidats. Les Verts, qui n'ont aucun représentant au législatif, sont la seule formation à présenter officiellement un candidat.
Les élus ne vont siéger que quelques mois, les élections générales ayant lieu en novembre. Le canton de Berne a jugé que la vacance était trop longue pour gérer les affaires de cette commune de près de 7400 habitants, par les 28 membres restants du Conseil de Ville, comme c'est le cas depuis juin 2021.
Duja, ou Patrick Dujany à la ville, est porté sur les bulletins électoraux, rapporte Le Matin. Pourquoi? Grâce ou à cause du média satirique en ligne «La Torche 2.0», qui a publié un dessin appelant à voter pour l’animateur qui s’est distingué par ses micros-trottoirs.
L'animateur de 49 ans risque bien d’être élu ce dimanche: «Je n’appelle pas à voter pour moi, mais j’accepterais mon élection», a commenté l’animateur. (jug/ats)