Initiative pour la 13e rente AVS, loi sur l’électricité, extension des autoroutes, réforme des caisses de pension: en 2024, les scrutins sensibles se sont enchaînés. Douze objets ont été soumis au peuple au niveau national, souvent après des campagnes électorales musclées.
Ces batailles ont coûté cher aux organisations engagées. Selon un relevé de Lobbywatch, les dépenses de campagnes se sont élevées à plus de 33 millions de francs. A eux seuls, les dix plus gros contributeurs ont injecté près de 20 millions. Ces montants incluent les dons à d’autres campagnes, y compris les prestations en nature, ainsi que les moyens investis dans leur propre communication.
La faîtière de l’économie suisse, Economiesuisse, a largement dominé le classement. Le lobby patronal a déboursé 2,4 millions de francs pour sa campagne contre l’initiative en faveur d’une 13e rente AVS et encore 1,4 million pour défendre la réforme des caisses de pension. Deux combats finalement perdus dans les urnes.
Juste derrière Economiesuisse, les associations de propriétaires arrivent en deuxième place, avec environ 2,7 millions dépensés, principalement en lien avec les deux objets sur le droit du bail soumis au vote en novembre.
Parmi les autres contributeurs majeurs figurent les associations patronale, artisanale et agricole ainsi que le TCS. Mais les milieux bourgeois ne sont pas les seuls gros dépensiers: l’organisation de défense de la nature Pro Natura a ainsi déboursé près de 2,1 millions de francs, surtout pour soutenir l’initiative sur la biodiversité soumise au vote en septembre.
L’Association transports et environnement figure aussi parmi les principaux dépensiers, avec près d’un million engagé, principalement contre l’extension des autoroutes.
Depuis 2023, les acteurs politiques sont tenus de déclarer publiquement le montant de leurs dépenses électorales et de campagne. Mais, selon Lobbywatch, la transparence reste très relative, notamment en raison de nombreuses échappatoires. Par exemple, le recours à des associations de soutien permettrait encore de masquer l’origine réelle des fonds.
Adapté de l’allemand par Tanja Maeder