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Neuchâtel: il attaque son ex à l'acide, six ans de prison

Neuchâtel: il attaque son ex à l'acide et écope de six ans de prison

En février 2021, une jeune femme avait été frappée à la tête avant d'être aspergée d'acide au visage par son ex-petit ami. Ce dernier a été condamné mardi à six ans et trois mois de prison par la justice neuchâteloise, mais échappe à l'expulsion du territoire.
20.12.2022, 18:0121.12.2022, 11:27
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Le jeune homme, qui avait attaqué une jeune femme à l'acide en février 2021 à Neuchâtel, a été condamné mardi à six ans et trois mois de prison. Le tribunal a renoncé à expulser le prévenu du territoire suisse. L'accusé va faire recours de sa condamnation.

«Le prévenu est coupable de lésions corporelles graves car la défiguration de la victime est grave et permanente et celle-ci souffre dans sa santé psychique. Il n'y a pas besoin que ce soit encore plus grave pour que l'infraction soit réalisée.»
Bastien Sandoz, président du Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers

La jeune femme, ex-petite amie de l'agresseur, avait été frappée à la tête avec un objet solide, avant d'être aspergée d'acide au visage dans un garage collectif souterrain de Neuchâtel. La victime avait pu se réfugier chez un voisin, qui l'avait douchée toute habillée, limitant les dégâts causés par l'acide.

Les conséquences auraient pu être encore plus graves, si la victime avait ingéré de l'acide, a ajouté Bastien Sandoz. Le tribunal a estimé que le prévenu avait fait preuve «d'une énergie criminelle considérable car il a effectué des préparatifs, fait une première tentative et persisté dans son entreprise criminelle en imaginant un stratagème». La méthode utilisée est particulièrement «odieuse».

Aussi un brigandage à Bienne

Quelques jours avant le drame, l'accusé, originaire d'Afghanistan et âgé de 21 ans, avait en effet déjà tenté de s'en prendre physiquement à elle, en se faisant passer pour un livreur de pizzas. La jeune femme, âgée de 24 ans au moment des faits, avait été méfiante et n'avait pas ouvert la porte.

Lors de l'audience du 13 décembre, le prévenu avait expliqué qu'il s'en était pris à la victime pour l'empêcher d'avorter. Il pensait que si elle devait se faire hospitaliser, il serait trop tard à sa sortie pour un avortement. Ce mobile n'a pas convaincu le tribunal. «Il y avait une volonté de nuire» à la victime.

Le jeune homme a été aussi reconnu coupable d'avoir frappé un homme avec une barre de fer en janvier 2020 à Bienne (BE) et de lui avoir volé 1900 francs, soit l'argent qui correspondait à la recette de son établissement. Le tribunal a retenu l'accusation de brigandage.

L'accusé conteste les faits biennois et va donc faire recours contre le jugement. Pour le tribunal, beaucoup d'éléments, comme par exemple l'ADN ou la géolocalisation du prévenu, sont à charge. «Il y a un faisceau d'indices consistants et nombreux», a ajouté Bastien Sandoz.

Pas d'expulsion du territoire

Comme le risque de récidive est important, en lien avec le vécu traumatique de l'accusé, le tribunal a ordonné un traitement psychiatrique ambulatoire, que le prévenu suit déjà depuis qu'il est en détention, soit depuis deux ans. Le président Bastien Sandoz a expliqué que la cour renonce à expulser le prévenu puisqu'il n'est pas possible de le renvoyer en Afghanistan.

En prononçant une mesure d'expulsion inexécutable, la société serait davantage «mise en danger» car l'effet «criminogène» serait plus important, a expliqué Bastien Sandoz. Le prévenu entrerait alors dans la catégorie des sans-papiers, ne pourrait plus suivre de traitement et ne pourrait plus être intégré dans la société.

«La décision de renoncer à l'expulsion est un miracle»,
Gilles de Reynier, avocat de la défense, s'adressant aux journalistes

Cela évite de placer le prévenu «dans une dynamique épouvantable» à sa sortie de prison et lui permettra de poursuivre son traitement. La procureure Sylvie Favre avait requis une expulsion du territoire suisse de 10 ans et une peine de 7 ans et 4 mois de prison.

L'accusé devra verser 1000 francs au restaurateur biennois et 13 185 francs de dommages et intérêts, ainsi que 35 000 francs d'indemnité pour tort moral à la jeune victime.

(sda/ats)

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