En juin 2021, les Verts et l'ONG Public Eye, entre autres, avaient demandé à consulter les dossiers du Le Service de renseignement de la Confédération (SRC). Ce dernier les a fournis... un an plus tard.
Résultat: dans les bases de données des services secrets relatives à la sécurité, 112 entrées concernaient le parti des Verts et 35 le président du parti Balthasar Glättli, comme le parti l'a confirmé mercredi à l'agence de presse Keystone-ATS, revenant sur des recherches de SRF Investigativ et le magazine en ligne Republik. Il y avait également des entrées concernant:
Balthasar Glättli voit dans ces données détenues par le SRC une violation de la loi:
Selon un communiqué de Public Eye, qui n'hésite pas à parler de «scandale des fiches 3.0», plusieurs des entrées concernant l'ONG font référence à «l'extrémisme de gauche».
Il est par ailleurs sous-entendu que l’organisation ne s’est pas distanciée d'éventuels actes de vandalisme, notamment dans le cadre de ses activités critiques à l’encontre du Forum économique mondial (WEF) de Davos, relève Public Eye.
Interrogé, le SRC a démenti toute activité illégale: les partis politiques ne sont «clairement pas une cible des activités d'acquisition des services de renseignement» et «ne sont pas considérés, sans exception, comme une menace pour la sécurité intérieure ou extérieure».
Toutefois, certaines personnes ou organisations peuvent être mentionnées dans des documents classifiés si elles ont été citées dans un article en rapport avec une thématique importante aux yeux de la SRC.
SRF a notamment publié un document du SRC faisant référence à une assemblée des délégués des Verts. Les services de renseignements jugent pertinent de s'intéresser à de telles réunions dans la mesure où il existe la possibilité qu'elles soient violemment perturbées par des opposants.
Le SRC précise effacer ces données après un ou deux ans. De manière générale, le SRC indique avoir fait «de gros efforts pour nettoyer ses bases de données» au cours des deux dernières années. Depuis 2020, il a effacé environ 4,5 millions de fichiers. Cependant, les demandes des Verts et des ONG ont été déposées à un moment où «ces travaux de nettoyage n'étaient pas encore terminés». Un grand nombre de ces résultats ont toutefois été effacés entre-temps, ajoute le SRC.
Ce n'est pas la première fois que le SRC est critiqué pour sa récolte de données. Tant l'Autorité de surveillance indépendante des activités de renseignement que la Délégation des Commissions de gestion l'avaient déjà tancé pour ces pratiques. Les deux organes de surveillance étaient arrivés à la conclusion en 2020 que le SRC continuait de collecter plus d'informations que ne le lui permettait la loi. (ats)