La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi la condamnation à une amende de l'islamologue genevois Tariq Ramadan pour avoir révélé dans un livre et à la télévision l'identité d'une des femmes qui l'accusent de viol. Il a en revanche réduit la peine.
Tariq Ramadan, inculpé pour des viols commis sur cinq femmes qu'il conteste, a été condamné à une amende de 1000 euros pour avoir donné le véritable nom de celle qui se présente dans les médias comme «Christelle» et l'accuse de l'avoir violée dans une chambre d'hôtel à Lyon, en France, en 2009.
Dans le livre de Tariq Ramadan «Devoir de vérité», sorti en septembre 2019, le vrai nom de «Christelle» est cité 84 fois. Celui qui fait face à des accusations de viols, l'avait aussi notamment prononcé lors d'un entretien sur BFMTV-RMC face au journaliste Jean-Jacques Bourdin.
Il était reproché à l'islamologue d'avoir enfreint la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui interdit de «diffuser des renseignements concernant l'identité d'une victime d'une agression ou d'une atteinte sexuelle» sans son accord écrit.
En novembre 2020, en première instance, il avait été condamné à 3000 euros d'amende, dont 2000 avec sursis.
Tariq Ramadan a aussi été condamné jeudi à payer à «Christelle» un total 2000 euros de dommages et intérêts, contre 5000 euros en première instance.
L'avocat de Tariq Ramadan, Me Ouadie Elhamamouchi, a évoqué «une dynamique positive» pour son client et fait part de sa «satisfaction» d'avoir fait diminuer le montant de l'amende.
«C'est évidemment une satisfaction, ils étaient venus plaider à six avocats devant le tribunal et en soulevant mille et un moyens qui ont tous été rejetés une fois de plus par la cour d'appel. Le parquet a donc eu raison de poursuivre M. Ramadan», a réagi pour sa part l'avocat de «Christelle», Me Eric Morain. (amn/ats)