Le verdict du retentissant procès de six policiers lausannois, prévenus d'homicide par négligence dans l'affaire de la mort de Mike en 2018, est attendu dès 14h30 à Renens (VD). S'ils devaient être condamnés, ils risquent jusqu'à trois ans de prison.
Après quatre jours d'audience dans une salle pleine à craquer, les trois juges de la Cour criminelle du Tribunal d'arrondissement de Lausanne doivent déterminer si les six agents de la Police municipale lausannoise ont réagi de façon proportionnée ou non lorsqu'ils ont interpellé Mike Ben Peter lors d'un contrôle anti-drogue musclé le 28 février 2018.
Mais alors que dans son acte d'accusation, le procureur Laurent Maye avait retenu l'homicide par négligence, il a finalement laissé tomber cette accusation lundi dernier lors de la journée des plaidoiries, demandant l'acquittement des six policiers.
Le «lien de causalité», nécessaire pour pouvoir conclure à un homicide par négligence, fait défaut, selon lui. Les expertises médico-légales ont révélé que le plaquage ventral ne pouvait pas, à lui seul, expliquer la mort de Mike Ben Peter, a-t-il souligné.
Ce qui a fait bondir l'avocat de la famille de la victime, Me Simon Ntah, parlant de «honte» et critiquant un «raisonnement erroné» du Ministère public. Il a demandé à la Cour de condamner les policiers pour que «la justice soit rendue pour Mike», pour qu'il ne soit pas «mort dans l'indifférence judiciaire».
Les avocats de la défense ont aussi plaidé l'acquittement, décrivant une action proportionnée des agents. Ils ont mis l'accent sur les expertises médico-légales, qui «montrent clairement» que le décès de l'homme, âgé à l'époque de 39 ans, n'est pas dû à l'action des policiers. (ats/jch)