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Suisse: «La Poste doit vivre avec son temps»

«La Poste doit vivre avec son temps»

Roberto Cirillo ne veut pas supprimer le courrier A (archives).
Keystone
Avec des bénéfices en berne, le directeur du géant jaune affiche la volonté du groupe de se moderniser. Il propose notamment de ne plus distribuer les journaux avant 12h30, ce qui fait déjà réagir les éditeurs outre-Sarine.
20.09.2023, 18:2720.09.2023, 18:35

La Poste ne devrait plus obligatoirement distribuer les journaux avant 12h30, indique son patron Roberto Cirillo. «Aujourd'hui, de nombreuses personnes ne sont plus à la maison à midi».

«A quelle heure nous déposons les lettres et les journaux leur importe peu», ajoute le directeur général de La Poste dans un entretien diffusé mercredi par le journal alémanique Blick:

«Les services postaux doivent évoluer avec leur temps. Nous devons avoir la liberté de nous adapter aux besoins des clients»

«Nous attendons de la politique que la limite de 12h30 pour la distribution de journaux abonnés soit levée à partir de l'horizon 2030», a indiqué La Poste à l'agence Keystone-ATS, dans une précision envoyée à la suite de l'article du Blick. Une telle mesure permettrait des synergies, notamment la distribution commune des lettres et paquets, et d'assurer un service public pertinent.

Les politiciens devraient donner un cadre approprié avec une telle liberté de décision, relève Roberto Cirillo. «Par exemple, la population et les entreprises exigent un service postal sûr et fiable sous forme numérique, qui soit reconnu au même titre qu'une lettre recommandée».

Inquiétude des éditeurs

Les éditeurs ne l'entendent pas de cette oreille. Dans un communiqué, l'association des éditeurs alémaniques (VSM) a exprimé sa «préoccupation» après les déclarations du patron de la Poste. Ils revendiquent dans leur communiqué:

«La distribution avant midi reste d'une importance capitale pour la démocratie et doit absolument être maintenue»

Les éditeurs rappellent que c'est précisément la partie de la population qui continue à s'informer par le biais de produits imprimés qui est tributaire de l'arrivée des journaux avant l'après-midi. Un quotidien qui n'arrive pas avant midi n'est plus suffisamment actuel et perd ainsi de sa valeur pour le lectorat, fait valoir le VSM, qui ajoute que la distribution matinale des journaux par des sociétés tierces n'est pas une option en de nombreux endroits. Celle-ci ne peut en effet être proposée que dans les villes et les agglomérations.

Suppression de postes

Concernant le plan d'économie de 100 millions de francs lancé en mars par le groupe, «il y aura des emplois biffés», avertit-il dans un entretien diffusé mercredi par le journal alémanique Blick, refusant de spéculer sur leur nombre:

«Lorsque les équipes auront fait leur travail et que les procédures de consultation avec les représentants des collaborateurs seront terminées, nous connaîtrons le nombre au début de l'année prochaine.»

Le géant jaune avait indiqué vouloir agir non seulement sur les coûts du personnel, mais aussi sur les coûts matériels, comme les dépenses liées aux systèmes.

Des mesures concrètes doivent être élaborées d'ici à la fin de l'année. Elles devraient être mises en œuvre en 2024, pour qu'elles soient effectives au plus tard en 2025.

Le bénéfice de La Poste a diminué de plus de moitié au premier semestre 2023 par rapport à la même période de l'année précédente, à 118 millions de francs. (ats/jch/anc)

Ils sauvent un requin échoué sur une plage
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Les Suisses font l'une de ces deux erreurs en investissant
Bien investir n'est pas trivial, mais ce n'est pas non plus une science complexe. Tout le monde pourrait apprendre à le faire, mais peu s'en préoccupent, et le plus souvent, c'est quand il est trop tard.
Beaucoup de Suisses sont réticents aux actions. Cette constatation, loin d'être nouvelle, est une fois de plus confirmée par une étude récente de la Haute école de Lucerne. Un sondage représentatif mené auprès de 2005 personnes âgées de 18 à 79 ans montre que seule une personne sur deux investit librement son capital d'épargne (en dehors de la prévoyance professionnelle et du pilier 3a) dans des titres comme des actions, des fonds ou des obligations.
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