De nombreuses stations de mesure de l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) ont enregistré des niveaux d'eau record en novembre et décembre, notamment du lac de Bienne et de l'Arve à Genève. Ces crues hivernales jusque-là inhabituelles devraient aller en augmentant à l'avenir.
De tels débits et niveaux d’eau n'avaient que rarement ou jamais été observés dans ces proportions durant les mois d’hiver, indique l'OFEV sur son site internet mardi.
Les grandes quantités d'eau charriées lors des crues de novembre et décembre sont dues à un automne humide. Les sols déjà gorgés d'eau n'ont ainsi pas été en mesure d'absorber les précipitations importantes tombées à partir de novembre. Les températures douces certains jours ont amplifié ce phénomène, faisant fondre les premières neiges tombées en abondance, notamment en Valais et sur le versant nord des Alpes.
Des valeurs aussi élevées n'avaient été observées par le passé que pendant les mois d'été, de mai à août, à la fonte des neiges. Par exemple, le niveau d'eau maximal du lac de Bienne en hiver sur les 40 dernières années se situait à 429,45 mètres au-dessus du niveau de la mer. Or, le 13 décembre, cette valeur a atteint 430,44 mètres.
Les quantités d'eau charriées par les rivières et les fleuves ont aussi battu des records. A Genève d'abord, l'Arve a atteint des niveaux historiques jamais observés depuis le début des mesures il y a 85 ans, un événement qui est estimé se produire tous les 300 ans, selon l'Ofev. D'autres cours d'eau ont connu des crues record, comme la Sarine à Fribourg et Laupen (BE) et la Gürbe à Belp (BE).
Les crues de fin d'année devraient se multiplier, en hiver, et ne plus être si inhabituelles, relève l'Ofev. En effet, avec des hivers plus chauds, les précipitations tomberont plutôt sous forme de pluie que de neige. De longues périodes sèches au printemps et en été alterneront de plus en plus avec des épisodes de fortes précipitations. (jah/ats)