Plus d'une centaine de jeunes se sont rassemblés samedi soir au centre-ville de Lausanne, en écho aux émeutes en France, et ont provoqué des déprédations à des commerces, a indiqué la police municipale de Lausanne. Sept personnes ont été arrêtées.
Plusieurs vitrines de magasins ont été brisées notamment dans le quartier du Flon et à la rue de Genève, a précisé la police dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche. La porte d'entrée d'une grande enseigne a été brisée.
Le magasin de chaussures Pomp It Up fait partie des lieux vandalisés. Son propriétaire Toto Morand évalue les dégâts à plusieurs dizaines de milliers de francs.
Personne n'est toutefois parvenu à pénétrer dans le magasin.
Là, il s'agit d'un «délire assez spécial», ajoute-t-il.
New footage of last night's riots in Lausanne, Switzerland, appeared on social networks. pic.twitter.com/dZ540GjyJK
— Spriter Team (@SpriterTeam) July 2, 2023
Samedi une cinquantaine d'agents de la police municipale de Lausanne, de la police cantonale vaudoise et d'autres polices communales ont été déployés. Ils ont dispersé à plusieurs reprises des jeunes encagoulés qui leur jetaient des pavés. Un cocktail Molotov a même été lancé contre des policiers. Aucun agent n'a été blessé.
Les actes de vandalisme ont eu lieu vers 20h00 suite à plusieurs appels diffusés sur les réseaux sociaux. Les forces de l'ordre lausannoises y voient «un mimétisme» avec les événements de Nanterre et les émeutes qui font rage ces dernières nuits dans plusieurs villes de France.
Le municipal, qui ne fait aucun lien avec des manifestations, parle de «délinquance sauvageonne». Un dispositif est prévu, pour le temps qu’il faudra, ajoute-t-il.
Pour Toto Morand, ces attaques ont un lien avec la France:
Il ne pense pas qu'elles aient en revanche une quelconque «revendication politique ou de solidarité» avec Nahel, 17 ans, tué par un policier en France.
Le commerçant vaudois regrette au passage que ces jeunes aient mis le doigt dans l'engrenage et «gâchent leur vie». Il dit aussi avoir presque de la peine pour ceux qui se sont fait embarquer, certainement par les meneurs.
Les sept personnes interpelées ont été conduites à l'Hôtel de police. Il s'agit de six mineurs, trois adolescentes d'origine portugaise, somalienne et bosniaque, âgées de 15 et 16 ans, de trois ressortissants suisse, géorgien et serbe de 15 à 17 ans, ainsi que d'un Suisse de 24 ans.
Une enquête a été ouverte par la police judiciaire de Lausanne, sous la conduite du ministère public du canton de Vaud. (baf/ats)