La vague de violences déclenchée par la mort d'un jeune de 17 ans tué par un policier mardi près de Paris, a marqué le pas dans la nuit de samedi à dimanche en France. Elle s'est en revanche propagée en Suisse.
Plus d'une centaine de jeunes se sont rassemblés samedi soir dans le centre de la capitale vaudoise, brisant des vitrines de magasins et une porte d'une grande enseigne, a indiqué la police municipale de Lausanne. Sept personnes ont été arrêtées.
Les émeutes se sont propagées en Belgique puis en Suisse. Un peu plus tôt dans la soirée hier, des violences ont été signalées à Lausanne, en Suisse. Plusieurs magasins ont été vandalisés. Les forces de sécurité ont été déployées. pic.twitter.com/5BbyqlZQqU
— Renard Jean-Michel (@Renardpaty) July 2, 2023
Une cinquantaine d'agents municipaux, de la police cantonale vaudoise et d'autres polices communales ont été déployés. Ils ont dispersé à plusieurs reprises des jeunes encagoulés qui leur jetaient des pavés et un cocktail Molotov. Aucun agent n'a été blessé.
En France, le ministère de l'intérieur n'avait pas recensé d'incidents majeurs à 03h30. Il faisait état de 486 interpellations dans tout le pays, notamment pour port d'objets susceptibles de servir d'armes ou de projectiles.
Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre avait reconduit un dispositif de 45'000 policiers et gendarmes, dont 7000 à Paris et en proche banlieue, et des renforts conséquents à Marseille et Lyon, les principales agglomérations touchées vendredi soir par les heurts, destructions ou pillages. Peu d'incidents ont été signalés dans ces deux villes.
Dans ce climat, le président français Emmanuel Macron a annoncé samedi à son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier le report de sa visite d'Etat prévue de dimanche soir à mardi. C'est la deuxième crise en quelques mois pour le chef d'Etat français après celle de la réforme des retraites. Cette fois-ci, c'était la visite du roi britannique Charles III en France qui avait été annulée.
Plusieurs pays européens, dont le Royaume-Uni, ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs en leur recommandant de ne pas se rendre dans les zones concernées par les violences.
Le consulat de Chine à Marseille a aussi invité les citoyens chinois à «être vigilants et à faire preuve de prudence», après que les médias d'État ont rapporté qu'un bus transportant des touristes chinois, à Marseille, avait été la cible de jets de pierres jeudi.
Cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires contre la police ou l'Etat ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.
Emmanuel Macron a passé samedi après-midi une série d'appels téléphoniques à des maires du pays, inquiets de la spirale de violences qui secoue le pays.
Pour tenter d'enrayer la spirale de violence, de nombreuses communes françaises ont instauré un couvre-feu et les réseaux de transport en commun ont été fermés plus tôt que prévu, notamment celui des bus et tramways en région parisienne à partir de 21h00.
Samedi, Nahel a été inhumé en fin d'après-midi à Nanterre en présence de sa mère, de sa grand-mère et de plusieurs centaines de personnes lors d'une cérémonie «très calme, dans le recueillement et sans débordement», a rapporté un témoin à l'AFP.
Dans la matinée, l'ambiance était très tendue devant le funérarium entre des groupes de jeunes et la presse, dont la présence n'était pas souhaitée par la famille, ont constaté des journalistes de l'AFP. (sda/ats/afp)