Unisanté, à Lausanne, mène une étude clinique sur un nouveau type de vaccin induisant une immunité cellulaire pour lutter contre la dengue. Un vaccin contre le Covid-19 utilisant la même technologie devrait aussi être testé à Lausanne. Il pourrait se révéler efficace contre les variants.
La fièvre dengue est une infection virale potentiellement mortelle transmise par la piqûre d'un moustique infecté. Elle touche surtout les zones tropicales, mais avec le réchauffement climatique elle affecte, désormais, aussi le bassin méditerranéen, explique jeudi Unisanté, qui mène, à Lausanne, une étude clinique sur un nouveau type de vaccin induisant une immunité cellulaire pour lutter contre la dengue.
En Suisse, c'est l'une des causes les plus fréquentes de fièvre au retour de voyage. L'incidence de la dengue a été multipliée par huit ces 20 dernières années. Selon l'OMS, le virus conduit à deux décès par heure. La pandémie de Covid a limité les mesures de prévention et d'assainissement, provoquant une recrudescence des cas.
Un vaccin reste le seul espoir pour l'élimination de la maladie et pourrait définitivement protéger les 3,9 milliards d’êtres humains qui y sont exposés chaque année, selon Unisanté.
Il n'existe qu'un vaccin homologué contre la dengue et sa technologie inductrice d'anticorps s'avère insatisfaisante. Une technologie innovante pourrait tout changer, selon Unisanté.
Conçu en Angleterre par Emergex Vaccines, le vaccin PepGNP-Dengue agit un tuant les cellules infectées plutôt qu'en produisant une réponse à base d'anticorps, comme les vaccins classiques. Dans le cas de la dengue, les anticorps sont parfois protecteurs, mais ils peuvent se révéler aggravants chez ceux qui sont réexposés au virus.
Cette nouvelle technologie offre un réel espoir, selon Unisanté. Le vaccin a le potentiel de fournir une protection à long terme et est mieux adaptée aux mutations virales.
Unisanté, à Lausanne, mène une étude clinique qui implique 26 volontaires durant six mois. L'institution a été mandatée pour réaliser une étude clinique de phase 1, afin de déterminer si le vaccin n'induit pas d'effets secondaires indésirables sévères chez des volontaires sains. L'étude sera réalisée à Lausanne, en collaboration avec des services du Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv).
Ce vaccin est administré par une injection au niveau de la peau (intradermique) avec une micro-aiguille.
Sous réserve de l'approbation des autorités réglementaires, un vaccin contre le Covid-19 utilisant la même technologie sera testé à Unisanté à la suite de cette étude. Tout comme le vaccin contre la dengue, il pourrait se révéler plus efficace contre les variants, écrit Unisanté. (jah avec ats)