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La venue à Genève d'une activiste transphobe irrite un collectif queer

La venue à Genève d'une activiste transphobe irrite un collectif queer

Posie Parker défend un féminisme radical excluant les personnes trans (TERF). Des activistes queer ont protesté ce dimanche pendant son discours à l'aide de casseroles et de tambours.
11.06.2023, 17:44
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Un important dispositif policier a été déployé à la place des Nations. Image: KEYSTONE

Quelque 200 protestataires ont manifesté dimanche contre la venue à Genève d'une militante britannique connue pour ses positions transphobes. Les activistes se faisaient face, postés de part et d'autre de la place des Nations.

«Go away, go away», scandaient les protestataires portant des drapeaux aux bandes rose-blanc-bleu utilisés par la communauté trans, en tapant sur des casseroles, des tambours et des cloches.

En face, Kellie-Jay Keen-Minshull, plus connue sous le nom de Posie Parker, scandait:

«No woman has a penis, no man has a vagina»
«Aucune femme n'a de pénis, aucun homme n'a de vagin»
Women's rights activist "Posie Parker" (real name Kellie-Jay Keen), during a Let Women Speak rally on the place des Nations in front of the European headquarters of the United Nations,  ...
Posie Parker, devant la place de Nations, à Genève, ce dimanche 11 juin. Image: KEYSTONE

Un important dispositif policier était déployé, avec plusieurs dizaines de policiers postés tout autour de la place des Nations et entre les activistes. La police fait état de «quelques tensions» suivies de sommations, «mais pas d'usage de la contrainte», a indiqué son porte-parole, Alexandre Brahier. Une autre manifestation prévue a dû temporiser avant de pouvoir rejoindre la place des Nations.

Posie Parker, défenseure des droits des femmes

L'activiste avait invité ses partisans à la retrouver à la place des Nations, dimanche à 13h00, dans le cadre de sa tournée «Let Women Speak» (Laissez parler les femmes). C'est aussi le nom de son mouvement, qui se revendique «féministe radical excluant les trans» (abrégé sous l'acronyme TERF pour« trans-exclusionary radical feminism»). Une vingtaine de personnes avaient répondu à son appel.

Elle se définit comme une militante pour les droits des femmes et estime que la présence de personnes transgenre, qui sont selon ses propos «biologiquement des hommes», met en péril ces droits. «Les actions extrêmes requièrent un langage extrême», peut-on lire sur son site Internet.

Sa venue à Genève s'inscrit dans le cadre d'une tournée sur plusieurs continents. Elle s'arrêtera:

  • Au Royaume-Uni.
  • Aux Etats-Unis.
  • En Nouvelle-Zélande, où des militants néo-nazis ont rejoint son mouvement.

Une contre-manifestation queer

Elle intervient à trois jours de la grève des femmes et au lendemain de la marche des fiertés, où de nombreux tracts ont été distribués appelant à manifester contre sa venue.

Intitulée «Discoterfs» et organisée par la CRAQ (Collectif radical d'action queer), la contre-manifestation se veut un moment de prise d'espace sonore, visuel et physique, «pour que nos voix soient plus fortes que les leurs». Selon les organisateurs:

«Les luttes pour le droit des personnes trans et les luttes pour le droit des femmes sont indissociables»

(baf/ats)

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