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Les Suisses tous malades? «La situation est exceptionnelle»

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Les cas de Covid-19 et de pneumonie sont en hausse dans le pays.Image: watson

Les Suisses sont-ils tous malades? «La situation est exceptionnelle»

Ça tousse, ça éternue, ça renifle. Du petit refroidissement à la grosse crève qui cloue au lit, les gens ramassent en ce moment. Et pour cause: la circulation du Covid-19 est importante et les cas de pneumonies sont en augmentation. C'est grave, docteur? Philippe Eggimann, infectiologue et vice-président de la Fédération des médecins suisses (FMH), nous éclaire sur la situation.
24.11.2023, 06:0624.11.2023, 09:12
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watson: Quels sont les virus ou bactéries qui circulent actuellement?
Philippe Eggimann: Le virus respiratoire syncytial humain (VRS) qui cause des bronchiolites potentiellement graves chez les enfants et les personnes âgées, le rhume et le Covid-19, qui a probablement déjà commencé à se propager en septembre. Et puis, il y a la circulation de deux bactéries, la Mycoplasma pneumoniae et la Chlamydia pneumoniae, qui peuvent entraîner des pneumonies. La grippe, en revanche, n'est pas censée arriver avant la fin de l'année, mais pourrait chevaucher les autres.

Selon le Département vaudois de la santé et de l'action sociale (DSAS), l'augmentation des cas de pneumonies et de bronchiolites, chez les nourrissons comme chez les adultes, est inédite. Il y a également une hausse des cas de Covid-19. Comment l'expliquer?

«Cette année, si la situation est exceptionnelle, c'est parce que tout semble arriver en même temps»
Philippe Eggimann, infectiologue et vice-président de la Fédération des médecins suisses (FMH)

Pourquoi? Nous n'avons pas de réelle réponse. Si nous en avions nous pourrions prédire les épidémies ou les pandémies. Plusieurs explications sont, toutefois, possibles. Premièrement, à cause des confinements successifs en 2020 et 2021 et avec des mesures de précaution exceptionnelles, nous avons interféré avec la diffusion saisonnière des bactéries et des virus.

«Aujourd'hui, les cycles se remettent en place, mais de manière imprévisible»

Deuxièmement, les gens ont beaucoup voyagé cet automne. Troisièmement, les gestes barrières ont été abandonnés par la plupart des personnes, ce qui a favorisé la transmission des maladies. Il n'y a plus de masques ni de désinfectants, les transports et les restaurants sont blindés. Nous avons perdu les bonnes habitudes.

Faut-il s'alarmer?
Beaucoup de monde présente des symptômes. Il faut protéger les plus vulnérables, c'est-à-dire les enfants et les personnes âgées et renforcer les mesures de prévention. Mais rassurez-vous: le scénario de 2020-2021 n'est pas d'actualité pour l'instant. Je ne m'inquiète pas encore, car on peut se protéger et se soigner. La situation reste gérable. Le risque, cependant, est d'enchaîner les maladies. Par exemple, si on fait une infection respiratoire virale, cela peut créer le lit pour faire une infection bactérienne. On pourrait attraper une grippe, puis une pneumonie. Cet hiver, ces scénarios sont fort probables.

«Lorsque les virus ou bactéries commencent à circuler, la situation peut vite devenir exponentielle»

Et si toutes les maladies évoquées se cumulent, elles risquent de surcharger le système de santé.

Comment peut-on se protéger?
Il est important de rappeler qu'une maladie ne nous protège pas d'une autre: si nous avons le Covid-19 nous ne sommes pas immunisés contre la grippe. Quant aux conseils, ils sont les mêmes que ceux répétés depuis bientôt trois ans: se désinfecter les mains, se vacciner quand le vaccin existe, celui de la grippe par exemple, et si on est symptomatique (toux, crachats) il faut rester à la maison ou porter un masque.

«Nous savons que les maladies respiratoires peuvent être limitées si nous prenons des précautions, qui se sont avérées très efficaces. La preuve: lors des confinements, il n'y a pas eu d'épidémie de grippe.»

Comment peut-on se soigner?
Pour les virus respiratoires, il n'y a pas grand-chose à faire à part attendre que ça passe et se reposer. Quant aux pneumonies, elles nécessitent souvent la prise d'antibiotiques.

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source: sda / alessandro della valle
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