D'étranges lueurs ont illuminé le ciel suisse dans la nuit de vendredi à samedi. Des aurores boréales, rarissimes sous nos latitudes, ont été observées dans plusieurs régions du pays. Si ce phénomène a pris la plupart des gens par surprise, certains l'attendaient avec impatience. C'est le cas d'Amaru Arancibia. Passionné par la photographie et l'espace, le jeune homme n'a pas loupé l'occasion pour réunir deux de ses grandes passions.
«Je savais que des aurores boréales étaient prévues et qu'il y avait une possibilité de les voir aussi en Suisse», raconte-t-il. «Quand le collectif Unwetter-Freaks a posté sur X les premières photos prises dans le sud de l'Allemagne, j'ai décidé de sortir et de regarder le ciel nocturne».
Amaru Arancibia monte alors sur la terrasse de son immeuble, situé dans la partie ouest de la ville de Zurich. Et là, c'est l'émerveillement. «C'était incroyable», retrace-t-il. «Je pense que beaucoup de gens rêvent de voir des aurores boréales une fois dans leur vie, mais le fait de pouvoir les observer chez soi a quelque chose de spécial.»
Encore fallait-il les prendre en photo. Une première pour le jeune homme: «J'adore photographier le ciel nocturne, mais les seules choses spectaculaires que j'ai immortalisées jusqu'à présent étaient la voie lactée, des étoiles filantes et une minuscule météorite», indique-t-il.
Si, selon ses dires, un smartphone peut suffire, les choses se font plus compliquées lorsqu'il s'agit de photographier les aurores boréales en mode manuel. Mais le photographe était prêt.
«La première chose dont vous avez besoin, c'est un endroit avec une vue dégagée vers le nord», explique Amaru Arancibia. C'est le cas de sa terrasse: «Cela a facilité le processus, même avec la forte pollution lumineuse que nous avons ici».
«Ensuite, il vous faut un trépied», poursuit-il. «Ce dernier doit être placé sur un endroit solide, car ce type de photos nécessitent une exposition plus longue».
Lors de sa séance, Amaru Arancibia a opté pour un objectif qui peut prendre beaucoup de lumière. Il a désactivé tout type de stabilisation d'image, a réglé l'iso à une valeur qui permet de ne pas avoir trop de bruit de fond, et a fixé le temps d'exposition à 4-5 secondes. Résultat: les lumières sont clairement visibles dans toutes leurs couleurs.
«En tant que passionné de l'espace, j'ai été très heureux et excité de les voir dans toutes ces couleurs», conclut-il. «Aussi parce qu'il s'agit de mes couleurs préférées».
Ce spectacle lumineux a été provoqué par une tempête solaire d'une rare intensité, qui a commencé à toucher la Terre vendredi dernier. Le dernier événement atteignant ce niveau remonte à octobre 2003, un épisode surnommé «les tempêtes d'Halloween».