Dans la nuit de dimanche à lundi, un spectacle naturel a coloré en vert le ciel au-dessus du Säntis, l'un des sommets mythiques des Alpes. Il s'agit du vent solaire, qui envoie des électrons et des protons à travers l'espace jusqu'à la Terre, où ils bouleversent la magnétosphère et produisent des lumières vertes et jaunes ou rouges et violettes.
Les particules sont déviées par le champ magnétique terrestre et dirigées vers les pôles. Là, à une dizaine de kilomètres d'altitude, elles entrent par exemple en contact avec l'oxygène, ce qui crée une lumière verte, ou violet-rouge après un contact avec l'azote. Une coloration rouge indique que le vent solaire est fort: pour que les particules interagissent avec l'azote, il faut plus d'énergie.
Les aurores boréales en Suisse sont un événement rare, mais on a déjà pu les observer le 5 novembre de l'année dernière. Le 23 février, l'Agence spatiale européenne (ESA) a annoncé que la plus grande éruption du cycle solaire actuel avait été observée sur le Soleil. Il s'agissait toutefois d'une éruption de lumière et non d'une éruption de plasma, ce que l'on appelle une éjection de masse coronale. Ces deux événements sont plus fréquents et plus intenses lors d'un maximum solaire, mais seule une éruption de plasma provoque de fortes aurores boréales.
Fin mars, des aurores boréales se déplaçant particulièrement rapidement ont été observées d'Europe en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis. Les scientifiques s'attendent à ce que d'autres événements de ce type se produisent cette année et en 2025. Des événements plus importants peuvent perturber les systèmes de navigation, les transmissions par satellite et les transmissions radio, qui sont désormais très répandues et sensibles. Mais cela seulement si l'éruption se produit sur la face du soleil tournée vers la Terre. Et la majeure partie de ce rayonnement solaire est constamment déviée par le champ magnétique de la Terre.
Les tempêtes solaires étant plus fréquentes au nord, près des pôles, les réseaux électriques finlandais sont par exemple particulièrement bien protégés – avec des transformateurs triphasés, qui ne sont pas directement mis en contact avec la terre et sont donc particulièrement résistants. Afin de pouvoir mieux prévoir les éruptions solaires pour la Suisse à l'avenir, deux professeurs d'astrophysique ont demandé au Fonds national suisse de créer un centre de recherche sur la météorologie mondiale.
Traduit et adapté par Tanja Maeder