Alors que la population globalement se plaint des froides températures de ce mois de janvier, il existe des individus qui s'en réjouissent. C'est les cas de Nicole Gallina, de la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL), citée dans un article publié simultanément par la Tribune de Genève et 24 heures.
Elle se réjouit à juste titre du froid, car il a une vertu qu'on ignore dans notre immense majorité: son importance pour la santé du Léman.
On sait de manière instinctive quand on se baigne dans le lac que l'eau à la surface est plus chaude que celle du fond, c'est un fait admis. Ce que moins de personnes savent en revanche (à l'exception des plongeurs), c'est que les différentes couches d'eau ont des densités différentes en fonction de leur température. Les eaux de surfaces sont évidemment moins denses, mais concentrent plus d'oxygène, les couches inférieures moins d'oxygène et véhicules plus de micronutriments. Et pour les organismes qui peuplent notre lac, poissons, invertébrés ou végétaux marins, avoir les deux est crucial.
Pour ce faire, il faut un brassage de ces couches. Et c'est là que le problème se trouve, cela fait douze ans qu'il n'y a pas eu un brassage complet du Léman.
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— MétéoSuisse (@meteosuisse) January 5, 2024
Et c'est là qu'on peut se réjouir. Si la bise est, convenons-en, fort désagréable, elle permet lorsqu'elle est associée à un épisode de froid comme celui qui arrive en ce moment, de refroidir efficacement la surface du Léman et alors de réduire la densité des couches supérieures, ce qui favorise ce phénomène de brassage.
Si la situation peut vite être dramatique pour le Léman, les autres lacs sont moins mal lotis. En effet, leur plus faible profondeur leur permet de se brasser plus rapidement avec des vagues de froid moins étendues dans le temps.