Les activistes du climat polarisent comme peu d'autres groupes militants. Ceux qui ont décidé de se coller aux routes, tout particulièrement. En Allemagne, les choses bougent un peu: les écolos qui utilisent la désobéissance civile pour exiger des actions du gouvernement — limiter une hausse de 1,5 degré de réchauffement par rapport à la période pré-industrielle — changent désormais de stratégie.
Lundi soir, le groupe Letzte Generation (Dernière génération), l'équivalent allemand de Renovate Switzerland, a fait savoir qu'il allait protester sous une autre forme, bien que le nombre de militants ait été multiplié par cent depuis leur premier blocage de rue, il y a deux ans.
A partir du mois de mars, les activistes du climat prévoient «des rassemblements de désobéissance civile avec de nombreuses personnes dans tout le pays». Ils souhaitent en outre interpeller publiquement et devant les caméras «les responsables de la destruction du climat», c'est-à-dire les politiciens et autres preneurs de décision, et se rendre davantage sur les «lieux de destruction des énergies fossiles». Mais se coller les mains aux routes pour bloquer la circulation, c'est fini.
Renovate Switzerland fait partie du même réseau international, aux côtés aussi de groupes comme Just stop oil au Royaume-Uni ou Declare emergency aux Etats-Unis.
En d'autres termes: les activistes suisses pour le climat continuent de miser sur des actions de blocage des routes. Cécile Bessire souligne que, de son point de vue, le changement de stratégie de ses camarades allemands n'est pas un aveu de faiblesse. Est-ce que cela ne veut pas dire que les blocages de rue ne fonctionnent pas et qu'ils font plus de mal que de bien? «Au contraire», assène la Biennoise de 29 ans:
Elle ajoute que Renovate Switzerland ne s'est jamais concentré uniquement sur les blocages de routes. Plusieurs marches ont également eu lieu l'année dernière dans des villes suisses, au cours desquelles les participants ont ralenti le trafic à pied.
D'autres «collages» ont également eu lieu en dehors des rues, par exemple lorsque des pages du dernier rapport sur le climat du GIEC ont été collées sur des bâtiments gouvernementaux dans différents cantons. «La crise climatique est le plus grand danger pour notre avenir», lance Cécile Bessire, qui ajoute:
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci