Souvenez-vous: en août dernier, Le Locle se réveillait un matin sans un de ses médecins généralistes. Celui-ci avait fui son cabinet durant la nuit, mettant la clé sous la porte et laissant sur le carreau des centaines de patients.
Plusieurs mois plus tard, la RTS a retrouvé sa trace! Dans le 19.30, on explique ainsi que le Docteur Alexa a repris un cabinet, au mois de février, dans la commune de Saint-Christol, en Provence, quelques dizaines de kilomètres au Nord de Marseille.
Au mois de février, le journal local annonçait en grande pompe l'arrivée du médecin généraliste dans la commune de 2000 habitants, en se gardant bien de parler des scandales qui l'entourent. Et si le médecin a refusé de recevoir l'équipe de la RTS, il a toutefois nié avoir déserté son cabinet précédent.
Le canton de Neuchâtel ignorait que le Dr Alexa avait repris une activité dans le Sud de la France. Elles pourraient désormais transmettre aux services correspondants français le contenu de la plainte le concernant en Suisse.
Il faut dire que le médecin, d'origine roumaine, n'en était pas à son coup d'essai. Des affaires le concernant et l'ayant forcé à quitter son poste avaient eu lieu. En 2014, ce médecin avait quitté précipitamment la ville de Roanne, au nord-ouest de Lyon, pour s'installer au Locle.
En septembre 2022, un mois après avoir déserté son cabinet, les autorités sanitaires neuchâteloises lui ont retiré son autorisation d'exercer. Le médecin a également été exclu de la Fédération des médecins suisses.
Le département de la Santé neuchâtelois a ainsi estimé que le médecin avait fait preuve de négligence et violé plusieurs devoirs professionnels. Selon les informations de la RTS, de fausses factures sont aussi en cause.
Au Locle, pour autant, la colère ne désemplit pas. Celle de sa secrétaire, notamment, licenciée via un simple SMS le matin de son départ.
Elle s'est retrouvée à devoir gérer les dossiers et les doléances des patients laissés pour compte, tout cela avec une partie de ses salaires impayés.
La journaliste Flore Amos note néanmoins, dans son enquête, que ce genre de cas n'est malheureusement pas unique en Suisse. Treize médecins en Suisse ont été radiés dans leur canton. Sept d'entre eux exercent désormais à l'étranger. Et le reste exerce soit encore illégalement dans leur canton de résidence (quatre médecins) ou dans un autre canton (deux médecins).
Une situation dangereuse, notamment sur le plan des remboursements aux assurances. Pour autant, des contrôles ne sont pas systématiquement effectués et dépendent souvent des dénonciations des patients, qui l'ignorent.
