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Les essais de légalisation du cannabis, classé comme un stupéfiant interdit depuis 1951, seraient bien accueillis en Suisse, selon un sondage.
01.07.2021, 16:1202.07.2021, 14:36
Un sondage visait à évaluer l'acceptation de la population aux essais pilotes de distribution de cannabis, en cas de légalisation. Résultat: Deux tiers des Suisses y sont favorables. Le sondage a été réalisé pour l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).
«Après des décennies de débat, la population suit les recommandations de longue date des professionnels des addictions»
Communiqué du Groupement romand d'études des addictions
Protéger les jeunes
Le sondage s'est déroulé de fin janvier à début avril auprès de 3166 personnes majeures, domiciliées en Suisse. Ce qui en est ressorti:
- Près de deux tiers des personnes interrogées demandent notamment que l'âge minimum pour consommer soit fixé à 18 ans.
- Deux tiers de sondés soutiennent les futurs essais pilotes de distribution contrôlée de cannabis à des fins récréatives.
- Environ 70% jugent important de réviser la loi sur le cannabis en Suisse.
- «Limiter le marché noir» et «améliorer la sécurité des consommateurs» sont des raisons importantes qui plaident en faveur d'une légalisation.
- Hormis une protection stricte des mineurs, une interdiction de publicité et une taxation élevée des produits de cannabis devraient contribuer à une protection efficace de la santé, en cas de légalisation.
120 millions par an pour l'interdiction du cannabis
Le cannabis est classé comme un stupéfiant interdit depuis 1951. Il ne peut en principe pas être cultivé, produit ou vendu. Depuis 1975, sa consommation est aussi punissable.
«Cette approche n'est plus la bonne. La consommation de cannabis est trop répandue en Suisse pour qu'une interdiction continue de faire sens. 750 000 joints sont fumés chaque jour et des estimations chiffrent à 220 000 le nombre de consommateurs réguliers.»
Adrian Gschwend, chef de la section Bases politiques et exécution de l'OFSP.
«La Confédération dépense 120 millions de francs par an pour faire respecter cette interdiction, sans toutefois être capable de faire arrêter la consommation de cannabis», a poursuivi M. Gschwend. Cette prohibition a ouvert la porte à un marché noir «dangereux», qui génère chaque année en Suisse 582 millions de francs de chiffre d'affaires, a-t-il précisé, citant une étude encore non publiée de l'Université de Genève.
Des projets pilotes dès 2022
Des projets pilotes seront lancés au cours des prochaines années. L'idée est de trouver une voie intermédiaire entre l'interdiction et la légalisation totale.
Ils devront notamment permettre de se faire une idée de l'impact de certaines étapes de légalisation et de réglementation aux niveaux de la santé, de la sécurité, socio-économique et économique:
- Peuvent participer aux projets pilotes seulement les personnes majeures qui consomment déjà du cannabis, et maximum 5000 résidents d'un même canton.
- Ces essais peuvent être menés par différentes entités, comme des communes, des villes ou des universités, pour une durée maximale de cinq ans.
- Ils peuvent couvrir tous les domaines, de la culture à la consommation, en passant par la production et le conditionnement.
Les produits proposés ne peuvent dépasser une teneur en THC de 20% et doivent être issus de l'agriculture biologique. L'OFSP demande un rapport d'activité annuel de ces projets pilotes, afin de pouvoir informer le public et le gouvernement.
Aucune demande n'a encore été reçue, a précisé Adrian Gschwend, qui s'attend toutefois à recevoir les premières demandes au cours de l'été. L'OFSP souhaite voir un maximum de projets différents afin d'obtenir une vue d'ensemble. Les essais devraient pouvoir commencer début 2022, avec de premiers résultats intermédiaires vers 2024. (ats)
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