L'assemblée de l'UDC bernoise n'aura jamais suscité autant d'attention. Que s'est-il passé? La réunion du premier parti du canton aurait un peu dérapé: au lieu des 180 personnes prévues, plus de 430 (375 selon l'ATS) personnes se sont pressées, mardi soir, dans la Kreuzsaal de Belp (BE). Les mesures de protection Covid mises en place n'ont guère été appliquées. Pratiquement personne ne portait de masque, les distances n'étaient pas respectées.
Au lieu de cela, les délégués ont chanté et yodlé à tue-tête, comme le montrent de nouvelles séquences vidéo.
Die SVP-Delegiertenversammlung in Belp. So sang die Menge. @bernstark #COVID19 pic.twitter.com/fCicyPQzVS
— Christian Liechti (@cho19) July 7, 2021
Le directeur de la Santé du canton de Berne, l'UDC Pierre Alain Schnegg, également présent, a repris en chœur le classique «Bärnbiet». Lui portait un masque.
Suite aux infos et images diffusées par les médias, la police cantonale bernoise a indiqué enquêter, désormais, sur ce qui s'est passé lors de cette soirée. Ou, en d'autres termes: dans quelle mesure l'UDC bernoise a violé l'ordonnance Covid.
Il y aurait eu plus de 100 personnes de trop dans la salle, car selon les règles de l'Office fédéral de la Santé (OFSP), lors de tels «grands événements» sans obligation de certificat Covid, la salle n'aurait dû être remplie qu'aux deux tiers, en plus d'une obligation de masque.
Le directeur de la Santé, Pierre Alain Schnegg (lui-même présent, on le rappelle), est en colère:
Le patron de la Santé bernoise a adopté une ligne relativement dure à l'égard des mesures Covid depuis le début de la pandémie. Ses paroles d'avertissement, le jour même, semblent n'avoir été que partiellement reçues par son propre parti. Le président sortant, Werner Salzmann, a chanté la chanson folklorique sur scène, sans masque et à pleins poumons.
Près de 160 membres du parti s'étaient inscrits, mais 375 personnes se sont présentées mardi soir, selon l'ATS. Selon l'UDC, la salle de Belp peut accueillir au moins 550 personnes assises.
«Malheureusement, les gens n'ont pas respecté l'obligation de porter un masque, mais nous n'avons tout simplement pas de force de police pour maintenir l'ordre. C'est pourquoi nous l'avons laissé tomber.» Werner Salzmann, président sortant de l'UDC, aurait rappelé aux délégués l'obligation de porter un masque. Sans être écouté.
Une membre de la direction du parti, Aliki Panayides, a souligné que les dirigeants du parti présents sur la scène avaient rempli leur rôle d'exemple et porté leur masque. Elle a ajouté que du personnel était également présent dans la salle pour rappeler que le port du masque était obligatoire. «Mais au bout du compte, les gens sont responsables d'eux-mêmes».
Interrogé dans l'émission Forum de la RTS, le nouveau président de l'UDC bernoise, le Romand Manfred Bühler, a assuré que le rôle de modèle, lorsque l'on a des responsabilités, est important, mais il a relativisé ce qu'il s'est passé durant l'assemblée:
Le maire de Cortébert, dans le Jura bernois, ne portait pas de masque lorsqu'il a accepté les félicitations du conseiller d'Etat en charge de la Santé, Pierre Alain Schnegg. Par ailleurs, la direction de l'UDC cantonale bernoise a exprimé ses regrets mercredi pour ce qu'il s'est passé.
Adapté en partie et complété par jah, la version originale ici.