Du Chuv aux HUG, les hôpitaux sont des nids à infections Covid
Après les transports en commun, les magasins bondés, les petits espaces mal aérés, l'un des endroits où vous pourrez attraper Omicron, c'est l'hôpital. En effet, selon 24 heures, un tiers des patients ont contracté le Covid au sein des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et 20% ont été contaminés au Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv). Comment attrape-t-on le Covid dans le cadre hospitalier et faut-il s'en inquiéter?
Tous les secteurs touchés
Ce n'est plus un secret pour personne et le Chuv ne s'en cache pas, la contagiosité d'Omicron impacte différents secteurs hospitaliers. Pour faire court, si vous entrez pour une intervention en étant négatif, vous risquez d'en sortir positif. Le Chuv explique que tous les patients entrant dans leur établissement sont testés à leur arrivée. S’ils doivent être transférés dans une autre institution ou s'ils développent des symptômes liés au Covid durant leur séjour, ils sont testés à nouveau.
Pour le virologue Didier Trono, membre de la task force Covid, ce taux de 40% dans le service de médecine interne est élevé, mais il n'est pas surprenant pour autant.
Depuis le 1er janvier 2022, le Chuv a enregistré une centaine d'infections nosocomiales au Covid-19 et cela concerne tous les secteurs comme la somatique, la psychiatrie et l'unité de réadaptation gériatrique de Sylvana.
Au réseau hospitalier neuchâtelois, on estime qu’environ 15% des cas Covid hospitalisés l'ont contracté dans ses murs. Pour le virologue Didier Trono, l'augmentation des infections au sein de l'hôpital n'est pas un phénomène nouveau.
Omicron est donc «l'invité surprise» qui joue les prolongations dans les milieux hospitaliers. Selon Didier Trono, l'impact de la contagiosité du variant sur la gestion des patients ne doit pas être pris à la légère.
Cohorte et isolement peu efficaces
Face à cette augmentation d'infections dans les établissements hospitaliers, ces derniers ont mis en place une palette de mesures allant de l'isolement et du regroupement (cohorte) des patients testés positifs au Covid, à la limitation des visites ainsi qu'aux tests réguliers effectués pour le personnel soignant. Mais ces mesures sont-elles efficaces pour autant? Alors qu'à Neuchâtel on avoue que la stratégie de cohorte ne permet pas d'éviter toutes les infections, Didier Trono, lui, répond qu'il serait illusoire d'imaginer stopper la vague de contaminations.
Et au virologue de conclure que si les chiffres des contaminations se confirment, cela signifie que nous avons atteint le pic pour Omicron. «On peut alors imaginer que les gens infectés sont protégés par la réinfection et cela va aboutir en une diminution des cas. Il faut toutefois se montrer patient.»
Une infection nosocomiale c'est quoi?
- D'infections postopératoires
- De pneumonies
- D'infections des voies respiratoires inférieures
- D'infections des voies urinaires, souvent associées à des sondes vésicales.
- De bactériémies (présence de bactéries dans le sang ou septicémie), associées généralement à des cathéters veineux.
Plusieurs études scientifiques suggèrent que les infections nosocomiales pourraient en grande partie être évitées par des mesures de prévention ciblées.