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Pénurie d'électricité en Suisse: 8 réponses importantes

Le ministre de l'Economie Guy Parmelin a présenté le projet du conseil fédéral pour éviter le black-out.
Le ministre de l'Economie Guy Parmelin a présenté le projet du conseil fédéral pour éviter le black-out.Image: sda

Parmelin a décidé comment et quand il aimerait nous couper le courant

Chauffage limité, vitesse réduite sur les autoroutes... Le Conseil fédéral a présenté son plan en cas de pénurie imminente d'électricité.
23.11.2022, 18:5624.11.2022, 06:35
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L'absence d'accord sur l'électricité avec l'Union européenne et les conséquences de la guerre en Ukraine font craindre un black-out en Suisse. Le Conseil fédéral s'active depuis des mois pour assurer l'approvisionnement énergétique du pays.

Mercredi, il a mis en consultation les projets d’ordonnance suivant «en cas de pénurie grave d'électricité». Ces mesures régleraient:

  • Les restrictions.
  • Les interdictions d’utilisation.
  • Le contingentement immédiat.
  • Les restrictions et interdictions d’utilisation.

La Suisse doit «à tout prix éviter un black-out», a rappelé mercredi, le ministre de l'Economie Guy Parmelin en présentant le plan du Conseil fédéral. La consultation «raccourcie» court jusqu’au 12 décembre 2022.

Quelle est actuellement la situation?

Le Conseil fédéral a pris une série de mesures pour palier tout risque de pénurie:

  • Il a mis en place des réserves hydroélectriques.
  • Il a instauré des centrales de réserve et augmenté les capacités du réseau de transport d’électricité.
  • Et également instauré une campagne d’économie d’énergie en cours et la participation des entreprises à l’Alliance pour les économies d’énergie, qui implique de s’engager à réaliser des économies volontaires, contribuent, elles aussi, à éviter une pénurie d’électricité.

Et si le pire arrive?

Malgré toutes les précautions déjà prises, le Conseil fédéral veut se préparer:

«Si une pénurie devait malgré tout se produire, le Conseil fédéral règlerait l’approvisionnement en électricité au moyen de mesures limitées dans le temps, afin de préserver la stabilité du réseau et d’assurer l’approvisionnement.»

Dans ce contexte, le Conseil fédéral propose un système de palier. Chacun est composé de mesures qui visent «à éviter des conséquences plus graves, qui exigeraient des mesures plus drastiques».

Alors, que se passerait-il en cas de pénurie imminente?

«La Confédération lancerait dans un premier temps des appels urgents à réduire la consommation à tous les consommateurs d’électricité. Le Conseil fédéral pourrait parallèlement décréter de premières restrictions et interdictions d’utilisation», informe le gouvernement qui complète:

«L’objectif est de mettre en œuvre des mesures d’intervention qui ciblent au plus près le cas concret, en fonction de la situation en matière d’approvisionnement, des conditions météorologiques et des conséquences sur l’économie et la population.»
«Les biens et services vitaux doivent être préservés autant que possible. »
«Les différents paliers ont été définis en collaboration avec les milieux économiques et les cantons, afin de limiter autant que faire se peut les dommages économiques et les distorsions de concurrence.»

Mais avant cela, le seul mot d'ordre de Parmelin demeure: «économiser, économiser, économiser». La «zone de confort» sera la première impactée avant de prendre des mesures trop contraignantes.

Des appels urgents à réduire la consommation seraient donc lancés dans un premier temps. Des restrictions et interdictions d’utilisation modestes, comme une limitation de la température de lavage maximale des lave-linge ou l'interdiction des éclairages publicitaires entre 23h et 5h, pourraient être décrétées parallèlement.

Le Conseil fédéral est allé profondément dans le détail. En effet, il compte aussi limiter la vitesse à 100 km/h sur les autoroutes. Pourquoi? Car plus on circule lentement, plus on économise de l'essence et donc, moins on doit faire le plein. Quel rapport avec le courant? Et bien, les stations-service sont consommatrices d'électricité. C'est dire à quel point le gouvernement est allé dans le détail...

Vidéo: watson

Les mesures seraient, ensuite, durcies par paliers – la température des logements baissant petit à petit – et pourraient aller jusqu'à l'interdiction d'exploiter des installations sportives, comme les remontées mécaniques, ou de tenir des manifestations culturelles. Les biens et services vitaux devront être préservés autant que possible.

Contingentement de l’électricité, mais pour qui?

«Une mesure plus restrictive», pourrait intervenir, indique le Conseil fédéral. Elle consisterait dans le fait de contingenter l’électricité «pour les gros consommateurs». En clair, pour ceux «affichant une consommation annuelle d’au moins 100 mégawattheures (MWh)». Ce contingentement toucherait plus de 34 000 entités en Suisse. Ces dernières «sont à l’origine de près de la moitié de la consommation de courant en Suisse».

L'avantage de ce type d'organisme, c'est qu'ils disposent, en général, «de compteurs électriques pouvant mesurer la consommation en temps réel et transmettre automatiquement les données aux gestionnaires de réseau de distribution».

Contingenter, mais pour combien de temps?

La fourchette proposée par le gouvernement est plutôt large:

«Le contingentement dure un jour ou un mois»

Bon, plus précisément:

  • En cas de contingentement d’un mois, les gros consommateurs peuvent répartir librement leurs contingents sur le mois, en fonction de leurs besoins.
  • Pour l’hiver 2023/2024, une solution sera mise au point pour les entreprises ayant des sites sur différents réseaux de distribution, afin qu’elles puissent être soumises à un même contingentement dans toute la Suisse.

Y a-t-il des exceptions?

Le contingentement contribue de manière déterminante à éviter les délestages, explique le Conseil fédéral:

«Aucune exception n’est prévue»

Enfin... sauf...

Les entreprises et exploitants d’infrastructures importantes pour l’approvisionnement du pays en biens et services vitaux doivent, toutefois, pouvoir gérer les contingents de manière flexible, indique le gouvernement.

En clair, qui sont les privilégiés? Les entreprises concessionnaires de transports publics (TP), par exemple. Le maintien des TP importants pour approvisionner le pays sera réglé dans une ordonnance distincte.

Ultime recours, même dans les hôpitaux?

Les délestages, soit des coupures de courant volontaires pourraient. Ils constituent la mesure de gestion réglementée de dernier ressort. Leur but?

«Empêcher l’effondrement généralisé du réseau et donc un black-out»

Les délestages des secteurs de zone de desserte seraient effectués par rotation dans l’ensemble du réseau électrique.

Dans ce contexte, les consommateurs de courant fournissant des services vitaux et qui seront les seuls à ne pas subir de coupure englobent:

  • Les installations d’approvisionnement en énergie et en eau
  • Les organisations d’intervention d’urgence et les fournisseurs de soins médicaux de base, pourraient être exemptés dans la mesure où les conditions techniques le permettent, ce qui serait rarement le cas.

En conclusion: «Les délestages auraient des répercussions profondes pour l’économie et la population, et s’accompagneraient de restrictions lourdes de conséquences. C’est pourquoi tous les efforts sont entrepris pour les éviter.»

Qui a validé ces mesures?

Elles ont été élaborées en étroite collaboration avec les milieux économiques et les cantons afin de limiter les dommages économiques et les distorsions de concurrence, a précisé le Vaudois. Les cantons seront chargés de contrôler leur bonne mise en oeuvre. «Mais on fait confiance à l'intelligence et au pragmatisme de la population».

La consultation «raccourcie» court jusqu’au 12 décembre 2022. (jah/avec ats)

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