Le Parlement a fait un grand pas en faveur de l'interdiction des thérapies de conversion, ces mesures visant à modifier ou à refouler l'orientation sexuelle, l'identité de genre ou l'expression de genre d'une personne.
Ces mesures se fondent sur les idées que l'homosexualité et la transidentité sont des maladies que des thérapies peuvent soigner, ce que le Conseil national conteste. «Elles ne sont pas à soigner», a déclaré Vincent Maitre (Centre/GE) pour la commission.
Le conseiller national genevois a toutefois rappelé un certain nombre de cautèles telles que les mesures de réattribution sexuelle prise sur indication médicale et les thérapies relatives à des préférences sexuelles pertinentes en matière de droit pénal.
Sa co-rapportrice Patricia von Falkenstein (PLD/BS) a pointé «la grande détresse, les séquelles psychologiques, voire les tendances suicidaires» qui découlent de ces mesures.
Par ailleurs, plusieurs parlements cantonaux (vaudois, genevois, neuchâtelois ou encore bernois) ont approuvé ces derniers mois des motions en faveur d'une telle interdiction. Patricia von Falkenstein a plaidé en faveur d'une législation uniforme au niveau fédéral, «pour éviter un patchwork administratif».
La ministre de justice et police Karin Keller-Sutter a toutefois précisé qu'un rapport était actuellement en cours, notamment pour examiner la question de la compétence de la Confédération pour légiférer en la matière. Il convient dès lors d'attendre les conclusions de ce document, selon la ministre.
Pour sa part, Yves Nidegger (UDC/GE) a dénoncé «un catéchisme scolaire de la fluidité de genre» et évoqué des «idées à la mode» organisées de manière quasi-religieuses, les comparant à des «mystères».
Il n'a pourtant pas réussi à convaincre, y compris dans son propre camp, plusieurs élus UDC ayant voté en faveur de la proposition. Les 37 voix contre la proposition proviennent toutefois majoritairement de son parti, mais aussi du Centre et du PLR.
Le dossier part désormais au Conseil des Etats. (ats/acu)