Le président de la Conférence des préposés suisses à la protection des données (privatim), Ueli Buri, critique l'échange intercantonal d'informations demandé par les polices. Cette exigence est un «chèque en blanc» pour elles, estime-t-il.
La police n'est pas le garant de l'équilibre entre sécurité et sphère privée, déclare Ueli Buri dans un entretien diffusé lundi par la Berner Zeitung. Ce sont les politiciens qui doivent décider de cet équilibre, ajoute-t-il.
Et il souligne:
Le préposé à la protection des données dénonce aussi le fait que les polices collectent des données à titre préventif et sans soupçon. Dans le cas de la collecte de données par l'Etat, la population n'a pas le choix, contrairement aux profils sur les médias sociaux, relève-t-il. Or, le droit à l'autodétermination en matière d'information est un droit fondamental garanti par la constitution, ajoute-t-il.
La Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) a demandé la création d'une banque nationale de données pour lutter contre la criminalité en série. La CCPCS affirme que le manque d'échange de données entre les corps de police cantonaux et communaux rend difficile son identification.
M. Buri remet en question la nécessité d'une telle banque de données. Pour les vols par exemple, il existe un index national de police, note-t-il. (sda/ats/svp)