Le PLR parle Europe et intronise ses nouveaux chefs
Les délégués du PLR réunis samedi à Berne ont nettement apporté leur soutien aux accords avec l'UE négociés par le Conseil fédéral: 330 membres ont dit oui, contre 104 non et une dizaine d'abstentions, au terme d'un débat engagé.
Avant le vote, partisans et opposants ont croisé le fer pendant plus de deux heures. Tous les Romands qui se sont exprimés l'ont fait en faveur du oui, à l'image des membres du Conseils des Etats Pascal Broulis (VD) et Johanna Gapany (FR).
📣 Première décision de la journée : « Le PLR doit-il soutenir dans son principe les nouveaux accords négociés par le Conseil fédéral avec l'UE ? »
— PLR Suisse (@PLR_Suisse) October 18, 2025
Vote de l'Assemblée des délégués : ✅ par 330 OUI, 104 NON et 9 absentions. #ADPLR pic.twitter.com/Go0EizyPpH
«Un non au paquet d'accords remettrait en question (la participation) aux accords de Schengen-Dublin (...), qui nous protègent de l'immigration de masse», a fait valoir Broulis.
«Quels partenaires, sinon l'UE, voulons-nous pour renforcer notre souveraineté?», a demandé, de manière rhétorique, Gapany. Selon elle, seul un oui est de nature à «renforcer notre liberté de travailler, d'étudier, de nous déplacer».
Pour le conseiller national soleurois et entrepreneur Simon Michel, la poursuite de la voie bilatérale «n’est pas une option, mais une nécessité stratégique».
«Les droits populaires seraient affaiblis»
Le chef du groupe libéral-radical au Parlement, Damien Cottier (NE), a rappelé que le PLR avait établi en 2022 un catalogue d’exigences pour les négociations avec l’UE : «Ces conditions sont aujourd’hui remplies», a-t-il affirmé.
Les mises en garde des adversaires du projet n'ont pas rencontré un grand écho. Un oui stabiliserait peut-être les relations avec Bruxelles dans un premier temps, a estimé le conseiller municipal (exécutif) zurichois Filippo Leutenegger, «mais ensuite viendrait la bureaucratisation». Il a également prévenu que «le Parlement et les droits populaires seraient affaiblis».
Le conseiller national bernois Christian Wasserfallen a prévenu face aux risques d'un engagement «irréversible» envers l’UE, parlant d'un point de non retour en cas d'adoption. «Certes, il existe des tensions avec les États-Unis, mais Washington a une date de péremption. Avec l’UE, l'échelle de temps est tout autre», a-t-il dit.
Présidence du parti
Le PLR a élu ce samedi un nouveau présidium. Résultat tant attendu: une co-présidents, pour succéder à Thierry Burkart.
Les délégués réunis samedi à Berne ont (de manière plutôt attendue) élu la conseillère nationale st-galloise Susanne Vincenz-Stauffacher et le conseiller aux Etats glaronais Benjamin Mühlemann.
Ci-dessous, un petit historique: une co-présidence est en effet une nouveau, pour le grand parti bleu.
ats/dg