Six candidats et candidate pour le siège d'Alain Berset: en voilà une flopée de socialistes de haut rang, réunis lundi soir à Genève pour se présenter.
Quatre hommes et une femme alémaniques ainsi qu'un romand se sont successivement présentés, comme s'ils déroulaient leur CV devant un employeur, avant d'aborder les thèmes qui leur tiennent à cœur.
Relations avec l'Union européenne, transports, relations frontalières, numérisation, primes d'assurance maladie, soutien aux médias, importance de la Genève internationale... Les sujets y passent les uns après les autres, dans une ambiance détendue et avec beaucoup d'humour. Les candidats sont globalement d'accord sur la plupart des sujets.
Niveau langue, les cinq Alémaniques se débrouillent plutôt bien en français, malgré quelques cafouillages et autres termes fédéraux lancés au milieu de la phrase en allemand comme ils pourraient le faire en commission. On retient notamment Jon Pult, également italophone, et dont le phrasé s'est montré très fluide et Matthias Aebischer, articulé et précis dans la langue de Goethe.
Au centre de leur action: remplacer Alain Berset, ministre qui aura marqué les esprits en Suisse romande et dans tout le pays, notamment lors de la pandémie de Covid-19. Que pensent les collègues de parti du Fribourgeois dont ils aimeraient bien prendre la place? «L'effort qu'il a fourni durant la pandémie était remarquable», estime Beat Jans, en français.
Sur la question, il faut dire que la plupart des candidats sont admiratifs. Jon Pult évoque un «exemple de politicien intelligent et engagé». «C'était une situation très difficile et il n'y avait de solution parfaite, mais il a guidé le pays de manière idéale. Il a fait un travail extraordinaire et on peut dire qu'il a fait l'histoire», note pour sa part le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch.
Roger Nordmann estime aussi que «Alain Berset a réussi à moins limiter les libertés que les pays voisins sans qu'il n'y ait eu plus de dommages sanitaires». Il a fait preuve d'un leadership exceptionnel», juge le Vaudois.
Quid du dossier des retraites, ou celui des assurances maladie? «Alain Berset s'est beaucoup investi pour les retraites, un dossier qui avait besoin d'investissement», note Roger Nordmann. «Mais c'est au moment où il s'était engagé plus fortement sur l'assurance maladie que le Covid est arrivé.» Un dossier que tous les participants ont d'ailleurs jugé qu'il était urgent de réformer.
Concernant les assurances maladie et la santé, Beat Jans estime que Berset a fait de son mieux, souvent «bloqué par le Parlement».
Si Alain Berset s'est engagé comme ministre de la Santé, ses fonctions au sein du Département de l'Intérieur l'ont également amené à se profiler pour la culture. C'est cette thématique que retient Matthias Aebischer, également président de Cinésuisse et engagé pour la culture au sein du PS, et sur laquelle il compte s'engager s'il est élu. Ce qu'Alain Berset a fait pour la culture est «extraordinaire», estime le Bernois.
Le Bernois précise: «Il a vu juste en nommant Isabelle Chassot à la tête de l'Office fédéral de la culture, en 2013. Il a réussi à trouver une majorité au Conseil fédéral pour débloquer des fonds pour le cinéma suisse et ce programme perdure encore aujourd'hui.»
Le Grison Jon Pult a quant à lui mis en avant son profil multilingue et rappelé la question des équilibres au sein du pays. Il a insisté sur l'importance de la diversité culturelle entre les quatre parties de la Suisse. «Je rêve en trois langues», dit-il, ajoutant qu'il apprécie également parler en français.
Pour les alémaniques, trois dates sont prévues cette semaine et la suivante pour découvrir les candidats, à Bienne, Olten et Schaffhouse. Le «ticket» socialiste sera décidé par le parti le 25 novembre et l'élection aura lieu à Berne le 13 décembre.