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Conseil fédéral: on sait à «72%» qui va succéder à Alain Berset

On sait à «72%» qui va succéder à Alain Berset.
On connaîtra le successeur d'Alain Berset le 13 décembre prochain.Image: keystone/watson

On sait à «72%» qui va succéder à Alain Berset

Le ou la successeure d'Alain Berset entrera au Conseil fédéral en décembre prochain. Pour pronostiquer efficacement quel candidat pourrait tirer son épingle du jeu, watson a mis sur pied une bourse électorale, en collaboration avec un professeur en sciences politiques.
06.11.2023, 16:5606.11.2023, 18:12
Carlo Natter
Carlo Natter
Martin Lüscher
Martin Lüscher
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Le 13 décembre prochain, le Parlement élira le successeur d'Alain Berset, qui quitte son poste au Conseil fédéral après douze ans. Le siège socialiste est convoité par six candidats.

Le délai pour le dépôt des candidatures est échu et tous les prétendants au poste ont été «admis à la nomination» par la commission d'examen du Parti socialiste. Ils sont donc éligibles selon les critères internes du PS. Après un roadshow au sein de quatre villes suisses du lundi 6 au mardi 14 novembre, le choix des candidatures à présenter au Conseil national pour le vote final sera décidé par le PS le 25 novembre.

Mais qui sont ces cinq hommes et cette femme qui ont pour ambition de remplacer le Fribourgeois au sein de l'exécutif suprême? Et quelles sont leurs chances? Pour le savoir, watson a mis en place son propre outil pour déceler quels candidats ont le plus de chances: notre bourse électorale, mise sur pied avec un expert en sciences politiques de l'Université de Zurich (voir la méthodologie plus bas).

Les candidats

Probabilité d’élection Conseil fédéral

Voici les candidats et la candidate:

  • Matthias Aebischer, conseiller national bernois
  • Evi Allemann, conseillère d'Etat bernoise
  • Beat Jans, conseiller d'Etat de Bâle-Ville
  • Daniel Josistsch, conseiller aux Etats zurichois
  • Roger Nordmann, conseiller national vaudois
  • Jon Pult, conseiller national grison

Les candidats en images:

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Les candidats à la succession de Berset
Matthias Aebischer est journaliste. Il est connu en Suisse alémanique pour avoir été le présentateur du téléjournal et d'autres émissions de la SRF dans les années 2000. Âgé de 56 ans (si, si!), il est conseiller national depuis 2011.
source: sda / alessandro della valle
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L'expérience, qui a commencé début septembre, montre que les lignes ont quelque peu bougé ces dernières semaines. Beat Jans était considéré comme le grand favori, son canton n'ayant pas été représenté au Conseil fédéral depuis bientôt 60 ans. Mais Daniel Jositsch, réélu au Conseil des Etats au premier tour de l'élection à Zurich, a démontré son immense popularité auprès des électeurs alémaniques, ce qui a donné un coup de boost important à sa campagne. Sa «candidature sauvage» de 2022 ne semble pas avoir refroidi les votants.

Derrière le duo de tête, Evi Allemann est stable entre 10 et 20%. Le fait qu'elle soit la seule femme de la liste est un avantage certain. Mais son échec en troisième position lors de la succession de Simonetta Sommaruga, en 2022, est un désavantage marquant.

En avant-dernière position, on trouve le Bernois Matthias Aebischer. Et en fin de peloton, le Vaudois Roger Nordmann, bien connu sous nos latitudes. Malgré une excellente réputation sous la Coupole et au-delà, le fait d'être un romand alors que ceux-ci sont, selon certains, surreprésentés au Conseil fédéral est un lourd handicap.

Ce qu'en dit le PS

  • Cette année, le comité directeur du Parti socialiste n'a émis aucun critère spécifique. Tous les profils sont possibles: femme comme homme, alémanique comme romand.
  • Les six candidats se présenteront lors de quatre auditions publiques: le 6 novembre à Genève, le 8 à Bienne, le 9 à Olten et le 14 à Schaffouse.
  • On ne sait pas encore combien de noms figureront sur le ticket, qui doit être décidé le 25 novembre.
  • Le nouveau ou la nouvelle conseillère fédérale sera élu par l'Assemblée le 13 décembre.

Mais c'est quoi, une bourse électorale?

La bourse électorale de watson est basée sur le système du marché prédictif. Mais encore? Cela fonctionne comme un simulateur de bourse pour un domaine donné. Il prend en compte une offre de candidats – un genre de marché politique – au sein de laquelle ceux-ci sont «achetés» ou «vendus» par les électeurs comme s'il s'agissait d'actions.

Le but? Se mettre dans la poche celui ou celle qui va gagner la course au siège socialiste pour empocher le pactole. Environ 300 personnes participent à l'expérience, recrutées par le professeur Oliver Strijbis et qui a déjà fait ses preuves durant les élections fédérales d'octobre. Parmi elles, beaucoup d'anciens étudiants et d'autres personnes qui s'intéressent à la vie politique suisse, que ce soit à titre professionnel ou privé. Ils reçoivent chacun 20 francs qu'ils peuvent utiliser comme bon leur semble dans la bourse des candidats, et distribuer leur argent où ils le veulent. Si le candidat pour lequel ils votent est élu, ils gagnent le double. Sinon, ils ne gagnent rien.

Pour ces résultats, watson a utilisé les données du marché prédictif de Premia. Sa bourse électorale est un projet de recherche financé par la Digital society initiative de l'Université de Zurich. Les données ont été préparées par le professeur Oliver Strijbis, professeur en sciences politiques.

Cette bourse électorale (ou «boursicotage politique») a réellement lieu dans certains pays, comme aux Etats-Unis, où on peut parier sur le candidat à la présidentielle. Voici ce qu'en dit le professeur Oliver Stribjis:

«Ce système a déjà été utilisé par le passé pour prédire les élections au Conseil fédéral et a fonctionné la plupart du temps. Lors des quatre dernières successions, il a prédit avec en moyenne une probabilité de 72% de précision les élections correctes. Seule l'élection d'Elisabeth Baume-Schneider face à Eva Herzog a défié nos pronostics.»
Oliver Stribjis, Université de Zurich

Le marché prédictif utilise la notion «d'intelligence collective». Les cours du marché politique sont sensibles à l'actualité et aux évolutions de la campagne. En ce sens, il est beaucoup plus sensible et dynamique que les sondages, qui répondent à une question qu'à un «temps T», et permet d'être un complément précieux à ceux-ci. Il se différencie du sondage par plusieurs points importants. Dans un sondage, une personne donne son avis. Voici ce qu'en dit Slate.

«Alors que le sondé est contraint de répondre en une seconde avec ses émotions, le parieur, motivé par l'appât du gain, serait plus objectif et moins influençable.»
Slate

La méthode du marché prédictif est d'ailleurs plus ancienne que celle des sondages, développée dans les années 1930 aux Etats-Unis. Elle a prédit avec beaucoup plus de succès les élections des présidents américains. Toutefois, les deux méthodes ont leurs avantages et inconvénients et les deux sont faillibles. (adaptation acu)

Quand Maurer dansait avec des «Teletubbies»
Video: watson
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