
L'ex-patron du PS a annoncé que la Poste veut «élargir le cadre légal strict» prévu par Berne.Keystone
Le big boss de la Poste, Christian Levrat, a déclaré au Temps que le temps des prix fixes serait bientôt révolu. «Ils ne tiennent pas compte de l'inflation», résume le Fribourgeois.
06.06.2023, 14:4806.06.2023, 18:21
Les prix des prestations de la Poste vont grimper. C'est ce qu'a concédé son patron, le socialiste Christian Levrat, dans un entretien avec le quotidien Le Temps.
«J’espère que nous pourrons augmenter nos tarifs»
Christian Levrat, patron de La Poste
Pour l'ancien président du Parti socialiste (PS), les conséquences de l'inflation ne sont pas évitables et la Poste devra réagir en conséquence et faire augmenter ses prix. De combien? Le Fribourgeois ne l'a pas précisé, indiquant toutefois que:
«Le système postal a été pensé sans inflation. Mais l’inflation se maintient entre 2 et 5%»
Christian Levrat, patron de La Postele temps Christian Levrat explique ainsi devoir «en tenir compte et sortir des prix fixés politiquement». L'entreprise a «lancé un programme d’efficience de 100 millions de francs pour les années 2021-2023». Il indique également être en discussion avec le surveillant des prix sur cette question.
La numérisation en cause
La baisse des activités de base historiques de la société, soit les envois de lettres et les opérations de versement d'argent aux guichets, expliquent notamment cette décision.
«Notre principale source de revenu, le courrier, s’érode. Depuis 2002, on note une diminution de 40% des lettres et la diminution se poursuit»
Christian Levrat, patron de La Postele temps Mais si la baisse d'envoi de lettres est la raison directe, une autre lame de fond explique tous ces changements: la numérisation.
«La loi sur la poste n'est pas du tout adaptée à la numérisation»
Christian Levrat, patron de La Postele temps Il appelle ainsi à «élargir le cadre légal» strict prévu par Berne, pour que la Poste puisse «dégager des bénéfices dans d'autres secteurs». «Le corset légal est serré», résume l'ancien boss du PS, qui dit prendre «très au sérieux les limites posées par le Conseil fédéral».
Christian Levrat rappelle ainsi que «86% des revenus proviennent de domaines concurrentiels», c'est-à-dire du marché libre.
Priorité: le service aux clients
La Poste est-elle destinée à devenir une entreprise libérale? Un comble pour le socialiste à sa tête. Pour le patron du géant jaune, il est toutefois clair que le dégagement de bénéfices n'est pas le but de l'opération, mais de fournir les prestations aux clients et autres services modernes adaptés à la population.
«La suite logique, c’est de permettre à nos clients de communiquer de manière numérique et certifiée. Le but est que chacun décide de la façon dont il reçoit son courrier, de manière numérique, physique ou hybride.»
Christian Levrat, patron de La Postele temps Moderniser le groupe pour garantir l'emploi
Il déclare également, concernant les emplois au sein de l'entreprise:
«Nous avons la responsabilité sociale de moderniser le groupe pour garantir l’emploi. Si on ne le fait pas, on s’achemine vers une casse maximale»
Christian Levrat, patron de La Postele temps Dans les nouveaux domaines explorés par La Poste, le Fribourgeois évoque aussi les solutions d'identification en ligne SwissSign, un système de vote en ligne (e-voting) en préparation depuis des années ou encore le dossier électronique du patient, repris à Swisscom.
(acu)
Christian Dussey, nouveau directeur du Service de renseignement de la Confédération, restructure pratiquement tout son département, avec un gros impact sur les postes-cadres. Il prévoit également de revenir à une plus grande séparation des activités en Suisse et à l'étranger.
Les choses bougent au sein du Service de renseignement de la Confédération (SRC). Une grande réorganisation est en cours, qui doit permettre aux services secrets suisses de répondre aux exigences croissantes. Le moteur de cette réorganisation est l'ancien ambassadeur Christian Dussey, 58 ans, qui est l'espion suprême du pays depuis avril 2022. Avec l'appui de la ministre de la Défense Viola Amherd, il a lancé une transformation du service, qui compte près de 400 postes à plein temps.