Aller choisir son sac Gucci le dimanche dans un magasin de luxe ne sera peut-être bientôt plus un tabou dans les grandes villes suisses. Le conseiller fédéral Guy Parmelin est sur le point d'étendre la vente dominicale, en pensant d'abord aux touristes.
Le ministre de l'Economie l'a annoncé jeudi aux partenaires sociaux, a indiqué samedi à Keystone-ATS son Département de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR), confirmant une information publiée par le «Blick». Ce qui est possible dans les stations de ski devrait également devenir la norme dans les grandes villes suisses.
Les commerces situés dans les zones urbaines touristiques devraient pouvoir bénéficier d'une dérogation pour ouvrir le dimanche. Ces zones seraient définies par les cantons eux-mêmes. Le projet est né d'une initiative de la directrice de l'économie publique zurichoise Carmen Walker Späh (PLR).
Une consultation devrait être lancée fin novembre sur la révision de l'ordonnance relative à la loi sur le travail, qui règle les exceptions à l'interdiction de travailler le dimanche. Le Conseil fédéral dispose à cet égard d'une marge de manœuvre légale. Il peut autoriser des dérogations.
En janvier 2022, trois cantons étaient passés à l'offensive et avaient également exigé des «zones touristiques» pour les villes, à l'image de ce que connaissent la plupart des cantons de montagne.
Avait alors déclaré la conseillère d'État Carmen Walker-Späh.
De manière générale, les heures d'ouverture des magasins sont réglementées au niveau cantonal. L'interdiction de travailler le dimanche est en revanche ancrée dans la loi fédérale sur le travail dans l'industrie, l'artisanat et le commerce. Des exceptions sont prévues pour différents commerces, notamment dans les régions de montagne, les gares ou les stations-service.
Déclare Adrian Wüthrich, président de Travailsuisse, dans les colonnes du Blick. Aujourd'hui déjà, plusieurs magasins sont ouverts dans les lieux touristiques.
Le shopping dans les gares est même devenu la norme le dimanche. Avec cette nouvelle proposition, le syndicaliste craint qu'«en un clin d'œil, l'interdiction de vendre le dimanche ne soit totalement révolue». (dal/ats)