Tout restera probablement comme avant. Lors des élections générales du Conseil fédéral le 13 décembre, la composition politique de l'organe ne devrait pas changer. Mais cela va à l'encontre de la volonté de la population suisse, comme le montre un sondage de watson. Trois variantes s'avèrent plus populaires que la composition actuelle.
watson a réalisé un sondage représentatif en Suisse alémanique et en Suisse romande en collaboration avec l'institut de recherche sociale Demoscope. Pour la première fois, la population a été interrogée sur la composition du Conseil fédéral, après que la nouvelle répartition des sièges au Parlement a été annoncée.
Le sondage a été réalisé entre le 20 et le 23 novembre. 4115 personnes y ont participé (plus d'informations sur la méthodologie à la fin de l'article).
Deux UDC, deux PLR, deux PS, un Centre: telle est la composition actuelle du Conseil fédéral. 69% de la population est, toutefois, plutôt en faveur d'un changement radical de cette «formule magique». Seuls 30% des sondés se disent (plutôt) favorables au statu quo.
Le désir de changement est particulièrement grand chez les électeurs des Verts, du PS, des Vert'libéraux (PVL) et du Centre. Les gens qui se présentent comme proches de l'UDC et du PLR sont majoritairement satisfaits de la composition actuelle. L'explication est simple: le bloc bourgeois de droite composé du PLR et de l'UDC détient actuellement la majorité au sein du gouvernement, avec quatre sièges contre trois.
Quelle doit être la composition du Conseil fédéral? La population n'est pas unanime sur la question. Toutefois, trois variantes recueillent plus de voix que la composition actuelle. La population apprécierait que le Centre, les Verts ou les Vert'libéraux obtiennent un siège de plus au détriment du PLR.
Pour rappel, le Centre a certes plus de sièges que le PLR au Conseil national et au Conseil des Etats, mais il est légèrement en retrait en termes de part électorale. Mais si le Centre s'attaquait à l'un des deux sièges du PLR, il bénéficierait d'un soutien certain de la population.
Les résultats du sondage montrent également que la candidature du candidat des Verts, Gerhard Andrey, au Conseil fédéral répond à une certaine demande. Un conseiller fédéral PVL ne serait pas non plus de refus, pour les sondés. Qui plus est, si les Verts et le PVL se mettaient d'accord sur une candidature commune, ce ne serait pas mal perçu par les électeurs.
Faut-il plus de citadins? Ou de jeunes? L'origine, l'âge et le sexe jouent un rôle extrêmement important dans l'élection du Conseil fédéral. Mais le sondage a montré que la population accorde de l'importance à un aspect en particulier: la compétence professionnelle.
C'est un rappel à l'ordre pour les partis et l'Assemblée fédérale. Les électeurs veulent des gens efficaces et compétents pour siéger parmi les «Sept Sages».
Un quart des voix obtenues lors des élections sont allées à des partis non représentés au Conseil fédéral. Les opinions de 25% des Suisses ne sont donc pas représentées au sein du gouvernement national. Une option simple pour pour plus de représentativité serait d'augmenter le nombre de conseillers fédéraux et passer à neuf.
Cependant, l'idée n'est pas bien reçue au sein de la population. Une majorité s'y oppose. Ce sont les lecteurs socialistes chez qui l'on retrouve le plus de partisans de l'idée d'un Conseil fédéral à neuf membres. Les partisans de l'UDC, en revanche, rejettent clairement ce changement.
La réponse est claire. Les sondés répondent majoritairement par la négative. Un dossier qui revient à intervalles réguliers dans le débat public. Mais seuls 25% des sondés estiment que c'est une bonne idée.
Aujourd'hui, le président de la Confédération est élu par l'Assemblée fédérale pour un an. Les conseillers fédéraux occupent ce poste honorifique à tour de rôle. Ce système semble être bien accepté par la population. Les sondés ne sont guère favorables à l'idée que le siège de président soit occupé plus longtemps qu'un an.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder