«Ils ont semé la terreur»: l'initiative pour taxer les héritiers divise
Les résultats du sondage watson sont tombés: 67% des sondés rejettent clairement l'initiative de la jeunesse socialiste sur l'impôt sur les successions. Si ce verdicte ne surprend vraiment pas les partis de tous bords, ceux-ci n'en demeurent pas moins critiques.
La Jeunesse socialiste s'y attendait
Mirjam Hostetmann, présidente de la Jeunesse socialiste (JS) réagit:
Elle précise que l'initiative est bel et bien légale et que toutes ses dispositions s'appliquent déjà dans d'autres textes.
Elle souligne en outre que 92% des personnes concernées ne sont pas des patrons d'entreprise, mais des investisseurs qui ont hérité.
L'initiative trouve en revanche un écho favorable chez les 15-34 ans. Pour la présidente, cela s'explique par le fait que près de 50% des Suisses de la génération Z placent la crise climatique en tête de leurs préoccupations.
Avec l'initiative sur l'impôt sur les successions, les montants prélevés seraient affectés à la protection contre la crise climatique.
Le PS et les Verts ne se laissent pas déconcerter
Dans le sondage de watson, l'initiative a été largement approuvée par les électeurs du PS (56% de oui, 17% de plutôt oui). Au sein du parti, on n'est toutefois pas unanimes. La conseillère aux Etats Franziska Roth (SO) s'y est par exemple opposée. La coprésidente du parti Mattea Meyer, qui a intégré le comité d'initiative avec son collègue Cédric Wermuth, a annoncé au Tagesanzeiger vouloir travailler sur un contre-projet.
Interrogé sur les résultats de ce coup de sonde, le PS n'a pas donné suite. Il salue toutefois le thématisation toujours plus grande et plus fréquente de l'impôt sur les successions et des inégalités de fortune. Il faut débattre sur un impôt sur les successions pour la protection du climat:
Les Verts restent également fermes, à l'image de la conseillère nationale Franziska Ryser (SG):
Il n'est donc pas surprenant que deux tiers des électeurs des Verts témoignent déjà de leur soutien. Le parti est, par principe, favorable à un contre-projet qui réduirait les inégalités sociales et augmenterait la marge de manœuvre pour des réformes écologiques, poursuit Ryser.
Propos acerbes des opposants
Les Vert'libéraux (PVL), eux non plus, ne sont guère surpris. Ils saluent toutefois le rejet général massif ainsi que celui au sein de leur propre électorat (65% de non, 12% de plutôt non). Le parti commente:
Ils mentionnent la 13ᵉ rente AVS – dont le financement doit encore être fixé – et redoutent un départ des bons contribuables à cause de l'imposition massive des gros héritages. La perspective de la perte des recettes fiscales n'est, à leurs yeux, pas souhaitable.
Le rejet le plus net émane des électeurs du PLR. 91% ont clairement voté contre. Le conseiller national libéral-radical Marcel Dobler (SG) ne pense pas autrement:
Il faudra patienter encore environ deux ans avant que le peuple puisse se prononcer. La présidente de la JS Mirjam Hostetmann veut mettre ce temps à profit pour démontrer l'urgence de la situation. Elle ne se laisse pas déstabiliser par le refus des riches:
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)
