Les partis politiques suisses pourront toujours bénéficier des dons provenant des banques. Après un clair non mercredi au National, le conseiller aux Etats Baptiste Hurni (PS/NE) a retiré jeudi sa motion visant à mettre fin à ces financements.
La gauche jugeait «choquant» que des banques d'importance systémique – c'est-à-dire qui nécessiterait l'aide de l'Etat en cas de faillite- exercent une influence sur la formation de l'opinion politique via des dons. Elle avait donc demandé une session extraordinaire, proposant deux textes identiques visant à mettre fin à ces financements.
Baptiste Hurni a principalement visé UBS. Son «lobbyisme ne doit plus impressionner ni le Conseil fédéral ni le Parlement», a-t-il déclaré en pointant «l'arrogance» et «l'autosuffisance» de son patron Sergio Ermotti. Le socialiste a toutefois retiré sa motion face à son échec probable.
La proposition avait très peu de chances de passer, tous les partis représentés sous la Coupole bénéficiant de l'argent des banques, l'UDC en tête.
«Le PS n'a pas l'intention de faire la leçon à quiconque, mais de parler d'un problème réel», a déclaré Baptiste Hurni, précisant que son parti accepte dix fois moins d'argent provenant des banques que d'autres partis.
Il existe à ses yeux un risque important pour la Suisse, qui a été traversée par deux crises bancaires majeures en moins de 20 ans. Le Neuchâtelois craint que les banques n'influencent la politique fédérale, ce d'autant si les dons sont conditionnés. «C'est le cas avec UBS, qui finance uniquement les partis qui suivent une certaine ligne», a-t-il souligné. (jah/ats)