Suisse
Politique

Les banques suisses continueront d’arroser les partis

Tous les partis suisses reçoivent de l'argent des banques (mais certains plus)

Les banques suisses continueront d’arroser les partis politiques.
Les banques suisses continueront d’arroser les partis politiques.Image: watson
Les partis suisses continueront de recevoir des dons bancaires, après le retrait d'une motion socialiste dénonçant leur influence sur la politique.
20.03.2025, 10:3920.03.2025, 10:39

Les partis politiques suisses pourront toujours bénéficier des dons provenant des banques. Après un clair non mercredi au National, le conseiller aux Etats Baptiste Hurni (PS/NE) a retiré jeudi sa motion visant à mettre fin à ces financements.

La gauche jugeait «choquant» que des banques d'importance systémique – c'est-à-dire qui nécessiterait l'aide de l'Etat en cas de faillite- exercent une influence sur la formation de l'opinion politique via des dons. Elle avait donc demandé une session extraordinaire, proposant deux textes identiques visant à mettre fin à ces financements.

Baptiste Hurni, SP-NE, spricht zum Mietrecht, an der Fruehjahrssession der Eidgenoessischen Raete, am Dienstag, 7. Maerz 2023 im Nationalrat in Bern. (KEYSTONE/Alessandro della Valle)
Baptiste Hurni.Image: KEYSTONE

Baptiste Hurni a principalement visé UBS. Son «lobbyisme ne doit plus impressionner ni le Conseil fédéral ni le Parlement», a-t-il déclaré en pointant «l'arrogance» et «l'autosuffisance» de son patron Sergio Ermotti. Le socialiste a toutefois retiré sa motion face à son échec probable.

Qui empoche le plus?

La proposition avait très peu de chances de passer, tous les partis représentés sous la Coupole bénéficiant de l'argent des banques, l'UDC en tête.

  • Le parti agrarien a reçu plus de 450 000 francs de Raiffeisen, UBS et Credit Suisse en 2023.
  • Le PLR et le Centre ont obtenu chacun plus de 340 000 francs par ces trois mêmes banques.
  • Les Vert'libéraux 110 000 par UBS et Credit Suisse. Ce alors que cette dernière a chuté en mars 2023, avant d'être reprise par UBS quelques mois plus tard.
  • Le PS est lui-même financé par Raiffeisen. Il a obtenu 42 000 francs de cette banque systémique en 2023.
  • Les Vert-e-s, 31 000 francs.

«Le PS n'a pas l'intention de faire la leçon à quiconque, mais de parler d'un problème réel», a déclaré Baptiste Hurni, précisant que son parti accepte dix fois moins d'argent provenant des banques que d'autres partis.

Il existe à ses yeux un risque important pour la Suisse, qui a été traversée par deux crises bancaires majeures en moins de 20 ans. Le Neuchâtelois craint que les banques n'influencent la politique fédérale, ce d'autant si les dons sont conditionnés. «C'est le cas avec UBS, qui finance uniquement les partis qui suivent une certaine ligne», a-t-il souligné. (jah/ats)

Une arme sonique aurait été utilisée contre des manifestants en Serbie
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
As-tu quelque chose à nous dire ?
As-tu une remarque pertinente ou as-tu découvert une erreur ? Tu peux volontiers nous transmettre ton message via le formulaire.
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
La gauche genevoise risque une humiliation historique
Disposant d'une réserve de voix relativement modeste avant le second tour du 19 octobre dans l'élection complémentaire au gouvernement genevois, la gauche pourrait être tentée de «trumpiser» ou «mariniser» le candidat de l'UDC Lionel Dugerdil pour accroître les chances du Vert Nicolas Walder.
L’enjeu avant le second tour de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat genevois qui se tiendra le 19 octobre est à la fois simple et vertigineux. Au vu des résultats de ce dimanche, l’UDC est en mesure de faire une entrée historique au gouvernement cantonal, au détriment des Verts, qui y ont fait leurs premiers pas il y a 28 ans, en 1997, sans jamais en avoir été chassés depuis.
L’article