Le climat délétère qui plane sur la campagne de votation du 13 juin prend de nouvelles proportions. Après l’incendie d’un char arborant les couleurs du double non aux initiatives «phytos», début mai dans la campagne vaudoise, c’est maintenant la mère du texte «Pour une eau potable propre» qui est visée.
Selon la Luzerner Zeitung de mardi, Franziska Herren et sa famille ont reçu ce week-end une lettre anonyme de menace de mort. «La lettre est rédigée de telle manière qu'elle a l'impression que l'auteur la connaît», écrit le journal. «Cela m'inquiète», réagit celle qui va déposer plainte pénale contre inconnu.
Conséquence, la militante ne compte plus participer physiquement à des événements de campagne. Dernière annulation en date: un débat prévu le 27 mai à Frauenfeld, dans le canton de Thurgovie. «Je ne veux plus prendre de risques», raconte Franziska Herren.
Dans le quotidien lucernois, le conseiller national UDC Manuel Strupler regrette que des actes condamnables entachent ainsi la campagne. «Mais malheureusement, cela vient des deux côtés, mais cela ne correspond pas à notre culture politique», affirme-t-il.
«L'ambiance est très agressive, je n'ai jamais rien vu de tel auparavant», relève pour sa part le conseiller national écologiste Kurt Egger, qui dirige le comité du oui en Thurgovie.
Lundi sur les ondes de la RTS, le président de la Confédération a lancé un appel au calme. «Ces votations prennent les gens aux tripes, mais la violence ne résout rien». Pas sûr que l’ancien vigneron de Bursins soit entendu.