Une France partagée, un choix de civilisation, l'élection de tous les dangers pour Macron, le scénario du pire:
Pour réconcilier ces visions «très éloignées l'une de l'autre», le président français sortant devra «dans les jours à venir, démontrer que son slogan de campagne "Nous tous" n'était pas qu'une formule de communication. Il devra démontrer qu'il peut, à 44 ans, être le pont entre ces deux pays avant tout divisés par un "ressenti" terrible: celui de la dépossession, celui des frustrations, celui des colères», ajoute Le Temps.
Les trois médias partenaires, La Liberté, Arcinfo et Le Nouvelliste voient «un second tour de tous les dangers» pour Emmanuel Macron, malgré ces quelques cinq points d'avance sur Marine Le Pen au premier tour. «Les finalistes sont portés par des dynamiques inverses. D'un côté, le président sortant recule dans les sondages depuis début mars, alors que la candidate du Rassemblement national est en pleine accélération».
«Laminée après son débat calamiteux et son échec face à Emmanuel Macron» en 2017, Marine Le Pen a, en cinq ans, «refait surface, restauré son autorité sur un parti qui la jugeait cramée et incapable de briser le plafond de verre qui bloquait les Le Pen», soulignent les journaux lémaniques. «Sa victoire, impensable en 2017, est désormais possible», poursuivent-ils, estimant en reprenant une citation de la candidate du Rassemblement national que «nous sommes face à un choix de société et de civilisation».
Abondant dans le même sens, Le Courrier écrit que ce «remake du deuxième tour de l'élection présidentielle de 2017» est le «scénario du pire»:
«En face, le libéral Emmanuel Macron [...] n'a plus guère de réserve naturelle de voix», la républicaine Valérie Pécresse «ployant sous le vote utile», s'étant effondrée sous les 5%, poursuit Le Courrier. «Mathématiquement, le 'front républicain' auquel ont appelé les battus de gauche devrait suffire à faire barrage à l'extrême droite. Mais la politique n'est pas arithmétique. Marine Le Pen a le vent en poupe», avertit-il. (ats/jch)